Bonjour ou bonsoir Fergus

« Ce faisant, l’on tombe dans le piège tendu par la vision binaire de la société qui prévaut à notre époque et qui occasionne tant d’incompréhensions, tant de diatribes enflammées, tant d’anathèmes définitifs. »

« Au commencement était le Verbe. »
Évangile selon Saint-Jean, I, 1

Juste pour rappel, déterminé par les lois de la logique et de ses articulations, c’est le fonctionnement même du langage humain et par là de notre représentation du réel qui procède par discernements binaires successifs. Le processus de création du monde tel que narré par la Genèse (Ciel-Terre, Chaos-Ordre, Ténèbres-Lumière, Jour-Nuit, Soir-Matin, ..., Homme-Femme, ...) en offre une excellente illustration, mais n’importe quel manuel un peu sérieux de psycho-pédagogie tout aussi bien. Et quand les progrès scientifiques nous amènent à la découverte d’un « réel » quantique pouvant s’interpréter soit de manière ondulatoire, soit de manière particulaire - mais pas « en même temps » ! -, l’esprit humain se voit confronté à des paradoxes qu’il peut certes expérimenter et exploiter, mais (au moins jusqu’à ce jour) en aucun cas expliquer ni résoudre.

Si même notre représentation de la réalité procède d’un discernement logique purement binaire, elle est tout aussi logiquement destinée à indéfiniment se complexifier du fait de l’accumulation progressive et de la multiplication des éléments permettant de la construire. Et il en va assurément de même de toutes nos représentations tant morales et éducatives que politiques, économiques, culturelles et sociales, scientifiques, ...

Pour revenir à nos moutons et autres contemporains, si l’essor des réseaux sociaux a largement contribué à la diffusion et l’échange « globalisé » entre tous ceux qui disposent de l’usage d’une connexion internet, d’un clavier et d’un écran, il a aussi par ses algorithmes, les limites techniques posées (l’ancienne limite de 144 caractères de Twitter, la durée des extraits vidéos postés, ...) à ces échanges et leurs rémunérations de l’ego (« Like », « followers », « tags » assassins et autres troubles plaisirs de la chasse en meute, ...) favorisé l’émergence par « simplification » et surtout par appauvrissement de la Pensée et de notre représentation du monde, toujours plus polarisée et réduite à l’adhésion au seul slogan percutant au détriment de toute forme de complexité intellectuelle plus élaborée.

En parfaite cohérence avec l’émergence depuis les années ’80 d’une Pensée Unique toujours plus prégnante - à l’origine économico-politique (TINA), elle a sans surprise étendu ensuite ses tentacules aux domaines de la morale, de l’éthique, des mœurs..., pour maintenant prêcher et tenter d’imposer sans plus de débat sa doxa scientifico-sanitaro-« vaccinale » -, nous assistons tout à la fois à la déconstruction active et concertée de tous repères - qu’ils soient hérités du patriarcat ou tout simplement de nos déterminants biologiques - constitutifs de nos identités et de notre humanité pour y substituer l’infâme bouillie de ses propres standards transhumanistes et totalitaires.

Il est assez confondant de voir notre très immature et narcissique petit Monarc se revendiquer de la « complexité » et recourir sans modération au « en même temps » pour mieux illusionner nos Marcheurs vers Nulle Part et imposer sans partage ou concertation d’aucune sorte - très symboliquement ponctué pour sa conclusion par l’incendie de Notre Dame qui lui a quelque peu ravi la vedette, son « grand débat » se résumait tout au plus à l’exploit artistique et sportif d’une tournée « One-Man-Show » à la seule gloire de sa bien petite personne - la tyrannie de sa toute-puissance fantasmatique. Et c’est d’autant plus éloquent qu’après l’exercice de son exemplarité mutilatoire à mater les « gens qui ne sont rien » et autres « gaulois réfractaires » pour le crime de « lèse-majesté » et l’outrecuidance de leur aspiration à la dignité citoyenne, il n’a rien trouvé mieux que - avec la complicité d’une « élite » scientifique toute acquise à la doxa et aux vertus du seul salut « vaccinal » et génique - faire interdire toute méthode de soin préventive ou de première ligne du Covid-19 et, pour seule issue offerte aux autres mesures prises par la tyrannie sanitaire, imposer à l’ensemble de nos concitoyens la contrainte d’un pass « sanitaire » visant à nous soumettre à l’obligation « vaccinale ».

Alors le « en même temps » et autres « ni gauche, ni droite ! » fièrement proclamés par notre Guide managérial Suprême me paraissent en ce qui le concerne bien plus relever de la manipulation et d’une com’ managériale particulièrement mensongère que d’un quelconque souci d’envisager la complexité de notre réalité financière, économique, industrielle, politique, sociale, culturelle et maintenant scientifique et médicale, dont tout indique depuis le début de son quinquennat qu’il n’a strictement rien à battre ! Sans quoi, il n’aurait eu de cesse tant d’approfondir les fractures citoyennes déjà pré-existantes en République que d’en creuser de nouvelles : même s’il ne s’agit que d’une basse manœuvre ne visant qu’à mieux pallier les autres fractures, la binarité de la discrimination, de l’opposition et de l’affrontement maintenant orchestrés entre « vaccinés » et « non-vaccinés » apparaît à cet égard des plus significatives.

« Sans cette approche conflictuelle de la pensée, soyons-en sûrs, il n’y aurait pas de processus démocratique ! »
En trouvez-vous encore l’ombre d’un quelque part, quand tout scientifique ou médecin « réfractaire » à la doxa se voit menacé d’être qualifié de « complotiste » avec à la clef le risque d’une interdiction pure et simple d’exercice, quand tout citoyen réservé quant à l’injection dans son propre corps d’une reprogrammation génique se voit interdire l’accès sans pass sanitaire à tout lieu de culture ou d’échange, et jusqu’à l’accès basique aux urgences hospitalières, et quand toutes ces décisions et mesures d’exception sont — hors tout contrôle de l’Assemblée Nationale et des députés élus — prises dans la chaude intimité d’un « Conseil Défense » couvert par le secret du même nom ???

Bref ! Il nous avait prévenu d’emblée : « Nous sommes en guerre ! ». Toute la question se réduit aujourd’hui à déterminer tant à quel « nous » se réfère son discours que l’ennemi désigné à sa « guerre » ! Et si elle offre assurément prétexte à un très beau casus belli, je ne mettrais personnellement pas ma main au feu pour jurer de la nature « virale » de l’ennemi qu’il entend à sa guerre ! 

Bien à vous, en vous présentant mes cordiales salutations !