Les auteurs qui se gargarisent des mots tels que « haine », « nauséabond » … projettent en général leurs propres obsessions, en complète
inversion.
Se dire victime de la « haine », c’est tenter de se victimiser dans un combat politique. C’est à la mode : les féministes hard se disent victimes de la « haine » des hommes.
Non, le mot haine ne convient pas aux guerres de religion, à
la destruction des églises lors de la Révolution française, aux combats
politiques féroces qui ont conduit à la laïcité en 1905.
Dans tous ces cas, il s’agit d’abord de combats politiques
et idéologiques accompagnant des mutations de la société. Que la haine puisse
se manifester à l’occasion de ces luttes, c’est une évidence, mais elle n’est
pas première : les combats politiques/idéologiques sont premiers.
Tout comme le catholicisme dans le passé, l’islam est
combattu aujourd’hui en France sur le plan politique et idéologique. Combat
légitime qui va occuper la scène publique dans les prochaines décennies dans notre pays, et c’est absolument normal, inévitable.
L’auteur prend parti dans ce combat, à la manière de l’extrême
gauche, dans une tentative d’alliance du peuple toutes religions confondues
contre la bourgeoisie. C’est son droit et son choix. Mais cette approche marxisante ne fonctionne pas. Dans
le monde réel, le peuple se sépare en communautés culturelles et ethniques, renvoyant
le « vivre ensemble » à plus tard et peut-être à jamais. Sans « vivre ensemble », il n’y aura pas de « combat ensemble ». Et la
bourgeoisie française observe avec inquiétude ces évolutions qu’elle ne
maîtrise pas et qui risquent à terme de menacer la paix civile et donc ses
intérêts.