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Commentaire de lunatique

sur Être woke [3/3]


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lunatique 16 janvier 2022 14:00

Oui, il y a une sorte de folie de l’affirmation de soi qui prend le monde et qui sera relayée tant que les gens du gruyère penseront que leur planque dans le dit gruyère est à ce prix (que les gens de gruyère ne m’en veuillent pas, j’aurais pu dire le fromage, mais je ne voudrais pas fâcher une corporation...) Cette folie tient au fait que si on n’est pas content de ce qu’on vit, c’est une belle opportunité que de pouvoir se plaindre d’une oppression... Certes, certes, mais il y a quelques faits : pendant le confinement des jeunes allaient quand même les uns chez les autres et rentraient chez eux pendant les heures de couvre-feu, discrètement pour échapper à la maréchaussée. Un jeune « blanc » que je connais bien se fait attraper par la patrouille à quelques mètres de chez lui. Discussion, fouille. On trouve même sur lui un petit bout de shit. On rediscute. Le gosse a du bagou, sait être drôle. Les policiers lâchent l’affaire, confisque le shit, ne mettent pas de contravention, font une belle morale façon père de famille. Le lendemain, ou le surlendemain, même affaire. Cette fois-ci le jeune homme est noir. Bon copain du précédent. Il sort de chez sa copine. Il est devant la porte de l’immeuble. C’est un très grand garçon, toujours souriant, d’une gentillesse extrême. Il n’a pas son masque. Interpellation. On sort tout de suite le carnet de contravention. Il essaie de plaider sa cause. Balayette, il se retrouve à terre, puis quelques jours après au tribunal pour un truc genre agression vis à vis des forces de l’ordre. Jugement : rappel à la loi.

Et puis au fond, moi j’aime bien le titre de « porno-activiste militante » qui dit avec justesse je crois que l’on doit «  porter attention à l’anus comme laboratoire de pratiques démocratiques ».

Quand à ce monde LGBTQ et toutes les autres lettres de l’alphabet, j’ai par des activités culturelles été amené à le fréquenter. Et bien au cours des nombreuses réunions que nous avions je maintenais »il« quand je parlais d’un compère homme, »elle« d’une commère femme et comme il y avait un transgenre à l’apparence femme, après l’avoir consultée j’ai opté pour le »elle« qu’elle préférait. Et il y a longtemps que je commence des courriers collectifs par »chers amis et chères amies« .

Nous vivons une période de grand tremblement et beaucoup de choses viennent se fracasser les unes sur les autres. Mais l’art permet de prendre de l’avance. Se souvient-on du »lettrisme" de Isidore Isou, mouvement qui est né sur une erreur de traduction ou même du dadaïsme (qui ferait beaucoup de bien à notre époque trop sérieusement triste et si inquiète) ? Je cite ces deux mouvements car ils n’ont pas fini par être complètement intégrés à la modernité. Mais que penser encore du fauvisme, qui faisait s’étrangler de nombreux critiques ou amateurs d’art et qu’on trouve aujourd’hui sur le calendrier des postes. Et que n’a-t-on dit du cubisme ?

Et bien, je dis que l’art permet de se tenir en avant de la pensée, parce que ces expériences sont soient devenues des choses totalement intégrées dans la société, soit elles sont restées des tentatives datées, mais le monde ne s’est pas écroulé pour autant. Et même il s’en est nourri.

Alors oui, aujourd’hui les choses vont bon train, certaines peuvent sembler hallucinantes, étranges, démesurées mais en avoir trop peur c’est comme avoir peur du grand remplacement ou que le ciel nous tombe sur la tête.


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