Nous vivons dans un monde extrêmement développé où nous ne parlons qu’argent, même quand il s’agit de critiquer les relations humaines.
Certes on peut imaginer qu’un être moderne qui a tout compris du fonctionnement du monde civilisé dans lequel il évolue, travail mieux s’il gagne plus.
La maltraitance — et j’aimerais que personne n’imagine qu’en apportant ce bémol je nie ce qui est décrié aujourd’hui — est une affaire de personne à personne.
Quand cet employé de la maison de retraite ( fort chère°) a trouvé ma mère sortant de sa chambre, dégoulinante de merde avec sa couche dans les mains, il n’en a pas eu pitié : il l’a traînée sous la douche et l’a arrosée malgré ses cris de terreur : ma sœur est arrivée à ce moment là.
Un vieille dame, jadis fort belle et fort instruite, et un homme jeune, un peu brut de décoffrage, disons pas vraiment épanoui par son gagne-pain.
C’est tout ce que j’ai à dire : le problème est bien plus complexe que ce qu’on dit ; et il y a des filles maltraitantes... tout le monde n’a pas la fibre de dévotion assez costaud pour vivre, certes mal payées, une vie en relation avec la déchéance, et la solitude qui découle de cette proximité exclusive.
° juste pour éclairer mon histoire personnelle, ma mère n’a passé que ses trois dernières semaines de vie en maison de retraite ; jusque là elle était dans sa maison, mais son état ne relevait plus ( et depuis quelques temps) des personnes qui s’occupaient d’elle, en plus de ses filles fortement présentes ; mais la paye était bonne et la vieille une crème, aussi la chef des employées reportait-elle le moment d’arrêter, malgré les interrogations de ses filles ( de ma mère !!). Elle a arrêté quand elle a craqué et a envoyé ma mère à l’hôpital où elle a été droguée. On drogue les vieux à l’hôpital, pour pas qu’ils emmerdent, même quand ils sont gentils !! on ne prend pas le temps de les connaître.
On va juste discuter maintenant des problèmes familiaux, de l’égoïsme et du refus de se pourrir la vie avec des devoirs. Aussi avec le mode de vie, éloignés les uns des autres, petits logements... bref, il n’y a plus de place pour les vieux dans notre mode de vie, on ne va pas compter sur les marchands pour arranger l’affaire.