merci pour cet article sensible, juste ce rappel quelque peu maladroit après vous avoir lu : la vie ne se réduit pas à ce qui nous est refusé, elle s’augmente de tout ce qui nous atteint du « Réel » et du « Vivant » — si nous nous laissons atteindre...
la douleur d’être est la première atteinte et la première condition de l’adhésion à la vie, surtout en cette période où beaucoup ressentent que l’accès à une vie bonne, digne et décente leur est refusé avec cette impression de mise sous écrou...
raison de plus, justement, quand arrive cette expérience abyssale de l’absurdité fondamentale de l’existence, c’est déjà une irruption de cette « volonté de sens » comme diraient les philosophes... on n’en finit jamais avec cette attente de « sens » ou de « quelque chose » qui pourrait encore « changer la vie » — et nous maintient en vie, après avoir tenté d’en finir avec la vie...
c’est difficile de vivre à la fois « l’absurdité d’être là » sans raison et la nécessité de persévérer quand même dans cet être-là...
ce soir à la tv, il y a « au-delà » de Clint Estwood qui rappelle que tout est possible et se rejoue sans cesse dans l’immensité de l’instant, au-delà du tragique d’une « condamnation à soi »...c’est justement le moment de soutenir la dignité de ce qui n’appartient pas à « l’utile », ce qui n’est pas décrété « essentiel »... juste « pour rien » ?
justement, Angelus Silesius disait que ’la rose fleurit sans pourquoi, sans souci d’elle-même"...