« Si l’éthique était source de profit, ce serait formidable : on n’aurait plus besoin de travailler, plus besoin d’entreprises, plus besoin du capitalisme – les bons sentiments suffiraient. Si l’économie était morale, ce serait formidable : on n’aurait plus besoin ni d’Etat ni de vertu – le marché suffirait. Mais cela n’est pas…. C’est parce que l’économie (notamment capitaliste) n’est pas plus morale que la morale n’est lucrative – distinction des ordres – que nous avons besoin des deux. Et c’est parce qu’elles ne suffisent ni l’une ni l’autre que nous avons besoin, tous, de politique. » André Comte-sponville " Le Capitalisme est-il moral ? ’’
Le socialisme est un système politique qui se veut éthique,
Le capitalisme est un système économique très résilient par le fait qu’il se nourrit de ses contradictions.
Se nourrir de ses contradictions est le propre des organisations perverses.
Les systèmes ne valent que ce que valent les hommes : la main qui donne étant au dessus de la main qui reçoit, l’avenir du socialisme c’est la corruption qui passe par le mensonge.
« S’il faut conserver quelque chose de la philosophie du Désintoxicateur, accordons-lui que le concept de la fake news est bien là, dans sa pureté : nous avons affaire à un ensemble de dires outrageusement faux, « fabriqués à dessein pour tromper ». Prévisible ironie, la loi sur les fake news est bien le terminus de la vérité – mais rejoint au nom de la lutte contre la post-vérité. Que la némésis de la presse macronienne advienne par Macron lui-même, n’est-ce pas finalement dans la logique des choses ? Ce n’est plus un gouvernement, c’est une fanfare à fake news.
Tous les instrumentistes semblent bourrés, en tout cas cornent à tout
va. Mais en fait sous la férule et dans la crainte du chef d’orchestre.
Et, comme le veut cette forme renversée de cohérence désormais
familière, le tout selon une partition attaquant les libertés au nom de
la lutte contre « l’illibéralisme ». Frédéric Lordon