La définition du petit Larousse que vous restituez pour
définir le mot « propagande » est pour le moins édulcorée.
L’origine de ce mot est le livre d’ E L Bernays (neveu de
Freud à deux titres), « Propaganda »), paru en 1928 et reprenant les
thèmes développés pasr W Lippmann en 1925 dans « The Phantom Public ».
Il ne s’agit pas de techniques d’information plus ou moins
« engagées », mais ouvertement d’un manuel de manipulation
psychologique tilisant la symbolique de l’action comme moyens de manipulation
des masses pour influencer la politique, afin de provoquer des changements
sociaux.
Il ne s’agit pas de convaincre,
mais de vaincre. On n’est plus dans
la « presse d’opinion », mais dans le terrorisme intellectuel.
La thèse est que les personnes « invisibles » qui créent le
savoir ordinaire, le sens commun, au moyen de la propagande, dominent les
masses avec le pouvoir de façonner les pensées et les valeurs sous prétexte de « démocratie »
: « La manipulation consciente et intelligente des actions et des opinions des
masses est un élément important dans une société démocratique. Ceux qui
manipulent ce mécanisme invisible de la société, constituent un gouvernement
invisible qui est le vrai pouvoir dans notre pays. Nous sommes gouvernés, nos
esprits sont formés, nos goûts éduqués, nos idées suggérées, en grande partie
par des hommes, dont nous n’avons jamais entendu parler. »
on peut se demander ce qui, pour lui, est le contraire de la
« démocratie », mais il explique que la réponse émotionnelle
intrinsèquement présente dans la propagande, limite la capacité de choisir de
l’auditoire par la création d’une mentalité binaire, ce qui peut entraîner des
réponses plus rapides, et plus enthousiastes.