@CYRUS
En 2013, Eric Zemmour était de passage à Bruxelles, interviewé à l’occasion de la sortie de son livre « Le bûcher des vaniteux 2 ». L’interview se termine par :
-La vanité est-elle un mal typiquement français ?
-Oui. Quand on a été si grand et qu’on ne l’est plus, il ne nous reste que la vanité du passé qu’on a eu. En plus, c’est un mal qui a été aggravé par notre système de cour. À partir du XVIe siècle, on a imité les cours italiennes, en le faisant en grand, et on a développé la vanité. Défaut encore accru aujourd’hui parce qu’il n’y a plus la puissance qui existait auparavant. C’est tout ce qu’il nous reste, la vanité.
- Et en même temps, il y a un gros courant en France de « France bashing »…- Absolument. Et, je ne dis pas France bashing, je dis haine de soi. Mais c’est un courant qui date. Déjà au XVIIIe siècle, Voltaire tape sur la France en permanence, mais ça a pris des proportions énormes depuis la défaite de 1940 et surtout à partir des années 70. Toutes les élites bien-pensantes passent leur temps à vomir la France. Si on les écoute, on a du retard sur tout. Le fond de tout ça a pris corps au XIXe avec la domination de l’Angleterre, c’est « ah qu’est-ce que c’est dommage que la France soit un pays catholique et non pas protestant », on aurait été un pays de commerçants et non pas d’agriculteurs. Après, ça a été « qu’est-ce que ça aurait été bien si on avait été Américains ». D’où l’introduction du modèle multiculturaliste alors qu’on avait à mon sens, avec le modèle assimilationniste, le meilleur modèle d’intégration des étrangers au monde, et je pèse mes mots. On a abandonné tout ça pour un mythe anglo-saxon. Après, on a voulu être Suédois, maintenant on veut être Allemand car « ils font tout mieux que nous ».
- En Belgique, le mariage gay est passé comme une couque. Est-ce que ça vous interpelle ?- Les Belges n’ont peut-être pas la culture du débat idéologique qu’on a en France. Et cette histoire de mariage homosexuel n’est effectivement pas une question qui concerne beaucoup de monde, mais une question idéologique majeure. Je pense que les Belges n’ont pas ce goût des querelles purement théoriques. Ce n’est ni une qualité, ni un défaut à mes yeux, c’est comme ça. J’aime les querelles idéologiques et je pense qu’elles sont importantes car ce sont les idées qui font avancer le monde. Donc, en clair, les Belges sont passés à côté du sujet.
Avec quelques mots, il a compris ce qui nous différencie, Belges et Français. La France est un pays d’agriculteurs, plus tourné vers la terre que vers la mer. Tout ce qui est anglo-saxon est antagoniste pour un Français.
Bruxelles s’est souvent laissée envahir avec une sorte d’enthousiasmes intéressés. Entrer dans les bonnes grâces de ses envahisseurs avec l’intention de faire des affaires avec eux a généré une tradition d’hospitalité peut-être forcée. L’Ommegang, fêtée tous les ans, n’en est qu’une preuve historique. Tant que la ville profitait de cette collusion, elle n’y voyait aucun inconvénient. Quand les régents exagéraient la ponction des taxes, la révolte finissait par gronder. Le Bruxellois est frondeur, rebelle mais surtout un marchand bourgeois et opportuniste à ses heures.
Tellement de visiteurs étrangers se sont installés à Bruxelles, temporairement ou à demeure, que la ville est devenue la capitale du commerce libre-échangiste, tounée vers la mer pour les importations et les exportations via Anvers-Antwerpen. Les noms des autres rues qui jouxtent la Grand-Place démontrent l’option marchande : rue des Harengs, du Marché-au-Charbon, du Marché-aux-Herbes...
La ville est devenue la reine de l’assimilationnisme, du multiculturalisme, du cosmopolitisme et n’a pas eu la culture du débat idéologique que revendique Eric Zemmour. Ce qui, aujourd’hui, oblige à s’exprimer, parfois, bien plus qu’en globish pour se sortir de situations inextricables interculturelles dans des affaires relatives au commerce.
Bruxelles n’a jamais eu la vanité et le chauvinisme qui dépasse parfois l’entendement d’un Français qui, sans le savoir, ne peut le reconnaître.
L’esprit bruxellois se distingue par un côté très libéral avec une couche zinneke (batarde) qui s’exprime lors de la Zinneke Parade (prochaine en mai 2014).
11/04 08:37 - Réflexions du Miroir
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Minimax est fondée au milieu des années 1970 par Luigi Lazzari, ancien collaborateur de SCM (...)
10/04 17:58 - Réflexions du Miroir
@zygzornifle, Excellent... Il faudra un programme « Economie d’énergie » du style (...)
10/04 09:26 - zygzornifle
@eau-du-robinet Pour ma machine a laver car elle a un programme propre ....
10/04 09:25 - zygzornifle
@Réflexions du Miroir Lol, je serai certainement le seul inscrit .....
10/04 09:08 - Réflexions du Miroir
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