@jjwaDal, merci beaucoup pour votre commentaire argumenté sur lequel je suis assez d’accord. Je souhaite, néanmoins, commenter le narratif auquel vous faites référence.
« On est face à deux propagandes, deux « récits » »
C’est effectivement la vision que l’on a pu avoir en France. Mais je ne la partage pas. C’est vrai qu’il y a un récit russe. En revanche, je ne vois guère — pour ma part — le récit américain. Je ne prétends pas qu’il n’existe pas. Je dis qu’il ne me concerne pas, car je suis connecté avec le registre ukrainien : par les amis que j’ai en Ukraine avec qui je parle régulièrement, par les amis que j’ai en France et qui ont de la famille en Ukraine, par les réfugiés que je rencontre dans la ville où j’habite. Je connais aussi les attentes de ces Ukrainiens.
C’est pourquoi je pense que l’argument géopolitique n’est pas pertinent. Il raisonne en rapports de force comme si l’on avait une superpuissance et un empire en décomposition, qui se partageaient un terrain de football vide. Mais l’Ukraine est un pays peuplé de plus de 40 millions d’habitants. Ils ont leur mot à dire et on doit les écouter.
Ensuite, aucun pays, aucun Etat, aucune nation ne sont parfaits. Il peut y avoir des torts partagés. Donc, cela n’a pas de sens de prendre un échantillon pour produire une généralisation. Néanmoins, ici, nous avons un cas assez rare qui peut nous aider à nous déterminer. Nous avons clairement une population agressée sur son territoire par un Etat agresseur. À mon sens, on ne doit pas asseoir la victime à la même table que son violeur en victimant l’agresseur et en disant aux deux de discuter pour s’arranger à l’amiable. .