« Pourquoi le Ciel est masculin et la terre féminine me direz-vous ? Parce que l’homme féconde la femme comme l’idée féconde la matière. » dites vous.
Oui et alors ? çà n’explique rien du tout. Vous avez oublié de préciser l’essentiel : « parce que, selon un certain référentiel, l’homme féconde etc... » et en l’espèce, selon le référentiel du dualisme platonicien, ou bien selon la vision d’Evola de la « Tradition » rappelée par M.Laconique, peu importe.
Tout est dans le référentiel ! donc relatif à un contexte.
Mais ce n’est pas une « structure première, primaire » absolue ! Non ! Nous ne saurons jamais si c’est le référentiel dualiste (genre) qui s’incarne (sexe) ou l’incarnation duelle (sexes) qui fait la représentation référentielle (genre).
Donc nous ne saurons jamais si le ciel nous semble (à certains) masculin et la terre féminine parce que nous sommes sexués ou si nous sommes sexués parce que le ciel et la terre le serait !
Autrement dit entre homme et femme qui féconde qui ? on ne sais pas ! c’est réversible, c’est dialectique ! c’est l’un par l’autre et l’un en l’autre. Exactement comme la chose et l’idée de la chose, il n’y a pas l’un sans l’autre. Platon, dualisant l’idée de sa forme, s’est gouré, et c’est parce qu’il s’est gouré qu’on peut dépasser son erreur ! passer de la dualité binaire (exclusive ou bien) à la dualité bi-polaire (inclusive ou/et) voyant l’humain comme unité duelle ici en phase plutôt féminine là en phase plutôt masculine, donc en nuances de gris entre un Blanc et un Noir théorique platonicien qui n’existe pas ! n’existe qu’en tant qu’état intermédiaire oscillant et vivant.
Il n’y a donc pas d’idée pure du féminin absolu et définitif, ni d’idée pure du masculin absolu et définitif qui tienne ! çà marche pas !
Il faut être rigoureux là-dessus sinon le genrisme décadent et destructeur de la marchandise régnante ne fera qu’une bouchée de votre construction fragile.