@Fanny
Merci pour ce troisième commentaire. Il confirme que j’avais subodoré. Vous avez eu, au début, un texte qui se voulait équilibré, presque neutre. C’est pas mal. Et je pense que cela doit marcher parfois. Mais vous vous raidissez si l’on vous répond. Ceci montre la superficialité de votre discours. Néanmoins, je vous ai encore ménagée dans mon deuxième commentaire. J’ai écrit, en pesant mes mots :
Bernard Grua 28 mai 17:19
@Fanny
Ce que vous partagez est une opinion. Chacun peut avoir la sienne. Mais vous ne rapportez pas des faits. A la place, vous « construisez » une « démonstration » qui a sa propre logique, dès lors qu’elle s’affranchit du réel.
En réalité, ce qu’il fallait écrire, c’était que vous restituiez déjà, en deuxième rideau seulement, le narratif poutinien, voire russe. Ma réponse nuancée a fait que vous pensiez pouvoir poursuivre. Vous écrivez :
La pauvre Ukraine est une victime de cette politique agressive des USA et de son instrument militaire, l’OTAN. Victime car l’Ukraine sortira diminuée (c’est déjà le cas avec la Crimée) et ruinée de cet épisode de son histoire.
—
Alors, certes, c’est mieux que le troll 1.0 pro-poutine comme on en trouve encore ici, mais c’est déjà éventé. Regardez ce que je disais dans mon article paru sur Agoravox le 28 avril dernier.
En ce moment, nous sommes à l’ère du troll 2.0. C’est un troll à la limite de l’agent d’influence. De prime abord, il s’agit de quelqu’un qui dénonce la guerre, voire Vladimir Poutine. Il est pour la paix. Il s’oppose à l’aide à l’Ukraine, qui ne ferait que prolonger la guerre. Il milite donc « subtilement » pour une victoire russe. Il continue à promouvoir l’idéologie panrusse : deux peuples frères, une même langue, etc. S’il se livre un peu plus vous comprendrez que pour lui, aussi, l’Ukraine n’existe ni en tant qu’Etat, ni en tant que nation. Il la voit comme une création artificielle. Quant à la culture ukrainienne, si tant est qu’il reconnaisse qu’il en existe une, c’est une sous-culture régionale de la Russie. Bref, l’Ukraine est une affaire intérieure à la Russie, qui peut y faire ce que bon lui semble. Ce n’est pas l’affaire des Occidentaux. Si votre troll 2.0 se livre encore plus, il finira par vous dire, lui aussi, que tout ça, c’est la faute de l’OTAN. Il prétend parler au nom de la population qui peuple ce que d’autres appellent l’Ukraine. Une population à l’égard de laquelle il affiche tant de sympathie. Mais s’il parle au nom de cette population, c’est pour mieux couvrir sa voix. Il ne faut surtout pas que l’on entende ce que nous disent les Ukrainiens.
“Si la Russie cesse de se battre, il n’y aura plus de guerre.
Si l’Ukraine cesse de se battre, il n’y aura plus d’Ukraine.”
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Chassez le naturel, il revient au galop. Vous écrivez :
Sans le coup d’Etat de Maïdan préparé par les services occidentaux et sans l’armement de l’Ukraine depuis 10 ans pour en faire un membre de l’OTAN de fait (mais sans l’article 5), l’Ukraine jouirait encore de son intégrité territoriale.
Personne ne parle encore de Coup d’Etat en Ukraine à part la poutinosphère. Pour quelques attardés, qu’on trouve encore ici, j’ai expliqué, sous d’autres articles, pourquoi ce qualificatif de Coup d’Etat était inapproprié en 2014 et pourquoi, en 2022, après ces différentes élections et alternances démocratiques, il parait encore plus ridicule. Je n’y reviendrai pas. Rappelons néanmoins que l’adhésion de l’Ukraine à l’accord d’association avec l’Union européenne faisait partie des promesses électorales de Ianoukovitch. Son gouvernement a, d’ailleurs, activement contribué à la préparation de cet accord. Il se trouve que Poutine, lançant l’Union Économique Eurasiatique, a donné l’ordre, à Ianoukovitch, de ne pas ratifier l’accord d’association. Le refus de ratification a été annoncé le 21 novembre 2013, trois jours avant la ratification prévue à Vilnius. Cela a mis quelques milliers d’étudiants ukrainiens dans la rue. C’est la répression de ces étudiants qui a mobilisé la société, dont les anciens d’Afghanistan venus protéger leurs fils et leurs filles. Les « lois dictatoriales » du 16 janvier 2014 et les premiers morts ont contribué à la radicalisation du mouvement. Ensuite, le carnage de Marinsky le 18 février 2014 (j’y étais), l’assaut sur Maidan dans la nuit du 18 au 19 février 2014 (j’étais à 100 m) et la fusillade de la rue de l’Institut le 20 février ont fait que l’armée ukrainienne a refusé de prendre part à la répression. Ianoukovitch, en conséquence, s’est enfui dans la nuit du 21 au 22 février 2014. Il n’a pas été renversé par l’armée, ce qui signifierait effectivement un Coup d’Etat. Il a pris la fuite. J’ai exposé mon témoignage sur la Révolution de la Dignité sur mon blog « Maïdan, de la révolution romantique à la révolution du sacrifice » et « Maïdan, petite brisure d’écorce calcinée et meurtrie, ne rompt pas » ainsi que sur Ouest-France « Douloureuse amitié pour les populations d’Ukraine ». Donc, ce n’est pas à moi qu’il faut tenter d’imposer une réalité alternative et propagandiste orientée sur le sujet du Maidan.
Pour ce qui est de l’intégrité territoriale. Je crois, mais cela reste un point de vue personnel, que vous faites fausse route. La Crimée a été annexée alors que seulement 30% de la population ukrainienne voulait appartenir à l’OTAN. Ensuite, je pense, comme Galia Ackerman, que l’UE et l’OTAN ne sont pas le cœur du problème. La réalité serait que Poutine veut (voulait ?) reconstituer l’URSS. Sans le communisme, on est d’accord, mais avec sa dimension impériale. Pour ce faire, il a (avait) impérativement besoin de l’Ukraine, de toute l’Ukraine (sauf peut-être la Galicie qui fait si peur au Kremlin). Car sans l’Ukraine, la Russie reste un pays peu significatif, avec un PNB égal à celui de l’Espagne Sans oublier, quand même, que l’Ukraine présente le risque de développer dun contre-modèle juste aux portes de la Russie. A terme c’est tout l’édifice des silovikis qui risquerait d’être remis en cause. La guerre russe en Ukraine, s’explique donc principalement par cette hantise poutinienne panrusse de l’Ukraine. La molle réaction de la Russie à l’entrée de la Suède et la Finlande (malgré 1300 km de frontière commune), montre bien que le sujet de cette guerre est l’Ukraine et non pas l’OTAN.
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Objectivement, comme disaient les marxistes, votre otanolâtrie conduit à l’éclatement et la ruine de l’Ukraine.
Je crois que là, vous confirmez votre parti pris. Je n’ai aucunement fait preuve d’otanolâtrie. C’est un procès d’intention et c’est faux. Je remarque que vous n’avez pas mon élégance, qui faisait que je ne vous avais pas qualifiée de poutinolâtre. Et pourtant...
Position de gribouille.
Ceci confine à l’insulte à vocation polémique. Dans cette guerre, il y a un seul agresseur avec un pays et un peuple agressé. Je suis résolument du côté de l’agressé. Je suis du côté de l’Ukraine. En revanche, je ne fais pas de prosélytisme particulier pour l’OTAN. Ceci n’a pas de sens.
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Enfin si vous voulez avoir un avis plus éclairé, je vous invite à prendre connaissance de l’ouvrage géopolitique de Laurent Chamontin auquel j’ai eu le plaisir de contribuer.Il est accessible en ligne sur le Diploweb, « Ukraine et Russie : pour comprendre »
05/06 11:33 - DACH
@ernard Grua=Bj= Vos analyses et critiques sont justifiées. Bannir les trolls enragés est la (...)
03/06 14:35 - CATAPULTE
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03/06 12:25 - Bernard Grua
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