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Commentaire de Scipion

sur Energie : pas assez chère, mon fils !


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Scipion (---.---.45.131) 21 mai 2006 11:52

« Voulez-vous dire par là que vous avez usurpé mon pseudonyme ? »

Certes non !"

Désolé, il y a eu un malentendu... Si j’ai pensé que vous aviez usurpé mon pseudo, c’est parce que : 1. vous avez dit avoir répondu à ma place, 2. je n’avais pas vu votre intervention du « 18 mai 2006 à 00H19 ».

Le site est ainsi organisé que ce risque est permanent... Si on ajoute à cela que tout forum du web est pollué par quelques inévitables parasites, vous aurez l’explication de la vivacité de ma réaction.

Cela dit, je dois reconnaître que votre analyse est assez juste, quant à la nature de ma démarche, et complètement fausse quant à son impact.

Vous n’avez peut-être pas vu, toutefois, que je cherche à comprendre les mécanismes de la pensée de ceux qui professent des idées contraires aux miennes - on ne combat bien que ce qu’on connaît bien -, c’est-à-dire que j’essaie de voir s’il y a quelque chose derrière la façade des convictions. Je constate que c’est rarement le cas. L’homme croit - même l’athée, surtout l’athée peut-être... smiley) -, il ne pense guère...

Cette attitude le conduit non à s’informer, mais à aller chercher, partout où il pense trouver une réponse, de quoi confirmer et conforter ses a priori... Il s’agit là d’un travers profondément humain, qu’on constate, par exemple, fréquemment chez les journalistes. Ils vont « sur le terrain », comme ils disent, non pour récolter des informations, mais pour chercher la confirmation des préjugés qu’ils nourrissent quant au sujet qu’ils traitent...

Prenez la présente discussion. Elle a été inspirée par le livre de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean : Le plein s’il vous plaît auquel croient ceux qui sont prédisposés à y croire. Ce qu’il y a d’ennuyeux dans cette prédisposition, c’est qu’elle prive ceux qui en sont affectés de tout esprit critique. L’attitude se cerne aisément : « Ces types pensent comme moi, donc ce qu’ils disent est juste et vrai. »

Depuis le jour où recevant une information, j’ai pensé : « Ca, je le crois, parce que m’arrange de le croire... », j’ai entamé un processus capital de libération de mon propre esprit. On ne voit plus rien de la même manière ensuite. On n’est plus dupe de ce qu’on lit, mais on ne l’est plus non plus de ce qu’on dit, à plus forte raison de ce que disent les autres...

On découvre très vite qu’une des principales caractéristiques de l’être humain, c’est la superficialité.Il est certes toujours prêt à s’engager, mais à condition que ça... n’engage à rien, à tout le moins à pas grand-chose... que derrière les plus tonitruantes déclarations, il n’y a rien, que les plus tapageuses indignations sont profondément théâtrales, bref, que l’homme, c’est d’abord du vent. Il est capital de le savoir, parce qu’on comprend mieux ensuite les rôles dévolus à chacun dans la société comme dans l’histoire...

Et c’est à partir de cette perception que je vous dis que vous vous trompez complètement en croyant à mon utilité... En réalité, je ne sers à rien du tout. Vous écrivez : « il me semble que Scipion fait œuvre utile, volontairement ou non, en brisant toutes les illusions qu’il trouve sur son passage... »

Mais, comme je l’ai déjà dit, je ne brise rien du tout. On ne peut détruire que ses propres illusions, celle d’autrui jamais. La chose serait possible si l’homme fonctionnait à partir de sa raison - comme croyaient les tragiques imbéciles qu’on appelle « Lumières ». Or, je ne me souviens pas avoir observé l’ombre d’un doute chez un de mes adversaires...

Si l’un d’eux avait, une seule fois, pensé « Et si c’était ce con-là qui avait raison... », je m’en serais aperçu parce qu’il m’aurait servi le raisonnement qu’il aurait opposé à son doute intempestif... Et bien, je le dis, ils ne doutent jamais. Alors, ils insultent ou ils contournent l’obstacle.

Vous pouvez publier une intervention qui coupe pratiquement court à tout débat sur le sujet, il se trouve toujours quelqu’un pour continuer la discussion comme si de rien n’était.

Vous allez penser que le but d’une telle intervention est de casser la discussion, mais pas du tout. Il s’agit de voir comment se comporte un échantillonnage aléatoire de gens ordinaires, résolu à s’exprimer coûte que coûte, lors même qu’il y a plus rien à dire...

Alors, vous voyez et vous avez l’impression d’être au Café du Commerce... mais seulement jusqu’au moment où vous vous apercevez que le discours des simples individus ne se situe pas au-dessous de celui des hommes politiques et des médiateux qui les mettent en valeur, ou les démolissent...

« ...car s’il ne s’agit que d’illusions, elles ne pourront de toutes façons pas se traduire en concrétisations positives pour ce monde. »

Cela, c’est très exactement ce qu’ils ne veulent pas savoir.

« ...Scipion fournit à tous les doux-rêveurs de très bonnes occasions de revoir leur copie, de travailler leur argumentaire, et de se faire une idée plus réaliste de ce qui pourrait améliorer telle ou telle situation. »

Là, vous me prenez pour un con smiley) S’il existait, vous croyez sérieusement que je prendrais le risque d’être utiles à des gens que je combats, par ailleurs ? Et c’est parce que ce risque n’existe pas, que je n’ai aucune utilité, CQFD !...

Vous pouvez dire n’importe quoi, les gens n’en tiennent aucun compte, ou plutôt refusent d’en tenir compte... D’autant plus qu’ils ont une sainte horreur de tout ce qui est concret... Agiter des idées ? Oui ? Envisager leur mise en application et ses conséquences ? Jamais ! J’en trouve la confirmation ici, tous les jours...

J’ai constaté aussi qu’on ne parvient à déstabiliser que les intervenants les plus ingénus, les plus naïfs, qui sont aussi les plus sincères, évidemment... Ce n’est pas ce que je préfère... Perturber quelqu’un de vulnérable, c’est comme gifler un paralytique assis, dont vous ignoriez pas le handicap...


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