Ce que Malraux a écrit, c’est : « Le XXIe siècle sera
spirituel ou ne sera pas. » Cette phrase ne figure dans aucune des œuvres
publiées de Malraux, mais elle figure en exergue de la série télévisée qui lui
a été consacrée par Claude Santelli et Françoise Verny : La Légende du siècle
(1972-1973).
Il n’y est question ni de « religieux » ni de « catastrophe » !
Malraux tenait au mot « spirituel », et non pas « religieux
», qualificatif qui réduit et déforme sa pensée.
Tadao Takemoto, disciple de Malraux et critique d’art japonais, a
écrit dans son essai : André Malraux et la Cascade de Nachi (1989, Julliard) :
« Avec Malraux face au Japon, nous avons ce sujet imposant : quelles formes
pourra prendre la spiritualité dans un monde à venir ? »
La citation souvent déformée de Malraux concerne les
rapports entre spiritualité, Art et « sacré » au sens totémique du
terme. La religion concerne le lien entre les hommes et le lien entre le
naturel et le surnaturel.
La « spiritualité » évoquée par Malraux n’est ni
le retour de la religiosité, ni la vogue des sectes, mais peut-être l’attrait
pour la philosophie, la quête de sens, elle s’oppose au terme « matérialisme ».
Mais le sacré peut être athée !