@Fergus
C’est assez remarquable de voir comment on désigne cette profession en symbole des luttes et du prolétariat dominé etc, etc ... Germinal et le Capital en tête de gondole pour poser les mineurs en héros de la classe ouvrière. Il me semble que le monde paysan de l’époque méritait tout autant par sa situation de misère sociale et de travail sans limites. C’est vrai que le paysan ne travaillait pas toujours pour un patron ... pas de méchant dominateur.
Mes aïeuls étaient paysans dans le Tarn, propriétaire d’une petite exploitation agricole. Toute la famille, frères et soeurs, conjoints et enfants étaient à la peine pour les labours, les semailles, les récoltes, quelques animaux d’élevage et lapins, pigeons, volaille diverses, ...
Mon arrière-arrière grand-mère, Virginie elle se nommait, se levait le dimanche matin vers 5 heures et se rendait au marché de la ville à Albi à pied. Plus de 15 km, elle aurait pu prendre le train mais il fallait économiser et là-bas les clients sont bien habillés et surtout ils payent mieux !. Elle embarquait dans ses paniers, quelques pigeons, lapins et volailles, ... Passé le marché, vers midi une heure, elle faisait le chemin inverse : toute petite et fragile, elle abattait ces 15 kilomètres en 2 heures et demi. Et la journée continuait comme toutes les journées, levée aux aurores et couchée avec le jour !
C’est vrai que cette réalité sociale échappe à l’analyse dominant-dominé, mais elle représentait la grande majorité de la population de l’époque. Je pourrais aussi vous donner l’exemple de mon arrière-arrière grand oncle, maréchal-ferrant et ferronnier usé par ce travail éreintant ou l’autre qui fabriquait des briques de terre, les mêmes qui ont servi pour bâtir la cathédrale d’Albi. ... Ils travaillaient pour eux et pourtant ...