Rosemar, je pensais que vous alliez parler du texte de Sylvue Germain au bac qui suscité tant de haine des élèves racailles :
Les lycéens français plongent dans des « Jours de colère »
« Car tout en eux prenait des accents de colère. »... Sylvie Germain ne croyait pas si bien dire, il y a 30 ans, en écrivant son roman Jours de colère. C’est par torrents que celle-ci s’est déversée sur elle sur les réseaux sociaux, depuis que les lycéens et collégiens français ont découvert le texte proposé au bac de français, tiré du roman de l’écrivaine française. Trente ans après sa publication, sur Twitter et Instagram, pleuvent les messages relevant le caractère inaccessible de l’écriture de Sylvie Germain.Au départ d’un extrait de Jours de colère (prix Femina en 1989), l’exercice consistait, pour les lycéens, à disserter autour du rapport de l’homme à la nature et/ou de la supériorité de la nature sur l’homme. Tâche jugée impossible pour une partie d’entre eux qui se déchaînent depuis lors sur les réseaux sociaux, parfois de façon humoristique, mais également sous forme de menaces physiques envers l’écrivaine française.Le texte décrit neuf frères, élevés dans les forêts du Morvan : « Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. A leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, – des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. »Insultes et menaces
Incompréhensible ? « Ça ne m’avait pas manquer le livre de la jungle » (sic), ironise l’un. « Tu prend le commentaire tu ressors de la salle avec une formation de garde forestier », cingle un autre, orthographe approximative incluse. Si certains professeurs ont pris le temps de défendre Sylvie Germain, pour pointer sur Twitter et Instagram les faiblesses en lecture des « jeunes », les insultes et menaces continuent à s’abattre sur la romancière, dont le principal défaut, comme le résume l’écrivain Bernard Quiriny, est peut-être d’être vivante."