J’ai souvent médit, critiqué sur Yves
Coppens, non pas sur le fond de ses travaux scientifiques dont je
n’ai pas le niveau et la prétention d’en connaître assez, mais sur
la figure médiatique promue au service d’un conformisme, qui en fit
comme on dirait aujourd’hui un « anthropologue de plateau »
toujours prêt à servir la soupe de l’idéologie dominante et à la
pseudo-science-spectacle de masse.
C’est le problème épineux de la
vulgarisation qui, médiatisée, tourne à l’anti-science.
Un seul
exemple pour faire court, cette phrase citée :
« Nous
sommes tous des Africains, nés il y a trois millions d’années,
cela devrait nous inciter à la fraternité ! ».
Tout
est faut et stupide là-dedans !
Non ! Nous ne sommes
pas tous africains ni nés il y a trois millions d’années ! Il
y a trois millions d’années ce que nous appelons aujourd’hui
l’Afrique n’existait pas puisqu’il n’y avait pas de conscience
intellectuelle pour la percevoir et la différencier des autres
continents. Il n’y avait donc pas davantage d’africains pour se
penser comme tels ! C’est donc une supercherie idéologique
anachronique et une faute scientifique. Mais çà conforte
l’idéologie en vogue !
Même chose pour la « fraternité »,
concept abstrait récent sans réalité qui n’a rien à faire en paléo-anthropologie. Même
parler de « parenté » serait déplacé stricto sensu.
Baptiser les squelettes fossiles d’un prénom comme Lucie ou
Toumaï est une personnalisation catastrophique, une construction
affective fictive aveuglante et pas éclairante qui n’a rien à faire
en science ! Sauf en science spectacle pour magazines
mainsteams.
Et ainsi de suite. J’arrête là, çà m’énerve !
En
ce sens, respect gardé à ses ouvrages de fond, le Coppens médiatique
vulgarisateur démagogue à fait plus de mal à la conscience
scientifique populaire qu’il ne l’a édifiée. C’est de
l’anthropologie Wall Disney.