@Pie 3,14
Quoique vous en dites, la prise de Marioupol où les meilleures troupes ukrainiennes ont été vaincues ainsi que la prise du verrou deSeverodonetsk-Lisichansk montre que la stratégie russe à été la bonne. Cela va faciliter l’avancée plus à l’ouest où la prochaine ligne de front se déplacera bientôt sur l’axe Seversk-Soledar-Bakhmut.
Pour résumer, l’offensive déclenchée le 24 février s’est articulé en deux lignes d’effort :
– un effort principal dirigé vers le sud du pays dans la région du
Donbass et le long de la côte de la mer d’Azov. Les principaux objectifs sont sur cette ligne : la
neutralisation des forces armées ukrainiennes (démilitarisation) et la neutralisation des milices paramilitaires
ultra-nationalistes dans les villes de Kharkov et de Marioupol (dénazification).
– un effort secondaire sur Kiev, dont l’objectif est de « fixer » les
forces ukrainiennes (et les Occidentaux), de sorte à l’empêcher de
mener des opérations contre la poussée principale, voire prendre les
forces de la coalition russe à revers.
En appliquant une logique très occidentale, les « experts » occidentaux ont vu
Kiev comme le « centre de gravité » des forces
ukrainiennes. Selon Clausewitz, le « centre de gravité » est l’élément
duquel un belligérant tire sa force et sa capacité d’action, c’est donc
l’objectif prioritaire de la stratégie d’un adversaire. C’est pourquoi,
les Occidentaux ont systématiquement tenté de prendre le contrôle des
capitales dans les guerres qu’ils ont mené. Formé et conseillé par des
experts de l’OTAN, l’état-major ukrainien a, de manière assez
prévisible, appliqué la même logique en renforçant la
défense de Kiev et de ses environs, laissant ses troupes démunies dans
le Donbass, le long de l’axe d’effort principal russe.
Si l’on avait bien écouté Poutine, on aurait réalisé que
l’objectif stratégique de la coalition russe n’est pas de s’emparer de
l’Ukraine et de renverser
son gouvernement, mais de retirer toute menace sur les populations russophones
du Donbass. En fonction de cet objectif général, le centre de gravité « réel » que la coalition russe tente de viser est le gros des forces
armées ukrainiennes massées dans le sud-sud-est du pays depuis la fin
2021, et non Kiev.
Bref, il se pourrait que d’ici la fin de l’été, qu’une débandade à « l’afghane » se produise à Kiev. L’armement des occidentaux n’est pas suffisant et peine à arriver sur la ligne de front, les infrastructures logistiques et d’acheminement étant graduellement dégradées par les missiles russes et le gros des troupes ukrainiennes est maintenant composé de réservistes civils mal formés de plus en plus réticents à servir de chair à canon.
Pour plus d’informations :
https://southfront.org/category/all-articles/world/europe/ukraine/
https://southfront.org/kiev-lost-control-of-the-whole-luhansk-region/