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Commentaire de eddofr

sur Caroline Cayeux et la République : un malentendu


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eddofr eddofr 22 juillet 2022 14:50

@Lynwec

Mon propos n’était pas de défendre ni de soutenir le droit à l’avortement, mais seulement de souligner qu’on ne peut le placer sur le même plan qu’une loi « imposant à tous » telle ou telle contrainte.

C’est la différence entre « vous pouvez » et « vous devez ».

Les lois et mesures « woke » que certains essaient de faire passer en ce moment relèvent, pour certaines, du « vous pouvez » (celles là ne me gênent pas) et, pour d’autres du « vous devez » (et celles là je ne peux les tolérer).

Sinon, si on revient à l’avortement, de quel droit vous permettez-vous de m’interdire tel ou tel argument ?
Si je veux vous sortir des arguments concernant le stade de développement je le ferais, et libre à vous de ne pas vouloir l’entendre.

On pourrait considérer, assez trivialement, que tant qu’il n’est pas sorti du corps de la femme, l’embryon, quel que soit son stade de développement n’est qu’un « corps étranger », un parasite, que seule la femme peut choisir de tolérer ou non.

Ce parasite lui impose des transformations physiques, physiologiques, comportementales, hormonales, des contraintes sociales et comportementales (ne plus fumer, ne plus boire, éviter tel ou tel produit déconseillé aux femmes enceintes, ....) qu’elle est en droit de ne pas vouloir supporter.

A la limite, l’avortement relève de la légitime défense et, sans le consentement de la femme, l’embryon commet (certes involontairement) un crime de l’ordre du viol 

A ce titre, certaines femmes (des actrices par exemple), choisissent de ne pas être mères pour préserver leur capital physique (qui représente peut-être 50 ou 60% de leur « employabilité »).
Voudriez-vous les obliger à enfanter au prétexte qu’elles refusent la vie à des être humains potentiels ?

Par ailleurs, quand on voit le sort que notre société réserve aux enfants non désirés, on peut se demander si les mettre au monde pour qu’il souffrent, meurent de faim, soient maltraités, abandonnés, livrés à l’exploitation n’est pas un sort pire que de mourir avant d’être conscient de quoi que ce soit.

Comme vous le voyez, le débat n’a rien de simple quand on sort du manichéisme religieux et qu’on essaie de réfléchir à tous les aspects de la question.

Et après tout ça, je ne me suis toujours pas prononcé, personnellement, pour ou contre l’avortement ...

Quand la nation, l’état, s’engagera à prendre en charge l’intégralité des soins de la mère pendant la grossesse, à compenser sa perte de revenu, à l’héberger, à l’accompagner et ensuite à prendre intégralement en charge l’entretien matériel et affectif et l’éducation des enfants non désirés, et à leur garantir les meilleurs soins, les meilleures écoles, et le reste, alors je serais peut-être pour l’interdiction de l’avortement.


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