@chat maigre
Je ne dénigre pas : la preuve
Chat noir
Que l’on me prétendre pitre ou bien encore teigne
Même en faisant pour vous patte de velours
Ma déplorable destiné vous enseigne
Que Satan est toujours tapi alentour
Je vivais tranquillement sur une rive
Ne me rendant jamais sur celle d’en face
Un manque qui provoqua étrange dérive
Moi qui fus malheureux dindon de la farce
Quand un inconnu fit étrange promesse
À l’échevin de la charmante bourgade
En échange de curieuses largesses
Il vous épargnerait à tous la noyade
Jetant dessus la Loire un pont en pierre
Il exigea pour paiement de son ouvrage
Qu’on lui fasse offrande singulière
Rançon par l’intermédiaire d’un otage
Les habitants se refusèrent à cet échange
Le prix à consentir étant terrifiant
La victime renonçant à devenir ange
Pour vivre son éternité dans les tourments
Je fus désigné honteusement contre mon gré
On me jeta en premier sur la passerelle
Moi innocent chat noir n’ayant rien demandé
Je servis de monnaie pour l’odieux Azazel.
Le pacte se trouvait à mon insu respecté
Le méchant trompé agit en mauvais perdant
De colère il donna un terrible coup de pied
Qui déplaça une arche du pont dans l’instant
La moral de cette histoire d’un autre temps
Une fois encore, les humains firent bien peu de cas
Du sort d’un pauvre animal qui a ses dépens
Sortait les balgenciens d’un fort mauvais pas
Eus-je été tigré, blanc ou bien encore roux
J’eusse sans aucune doute échappé à l’enfer
Mais hélas faute rédhibitoire pour un matou
Mon pelage anthracite me donnait mauvais air