Autre tour
de bonneteau de la part de l’auteur de cet article, concernant la « spéculation »…
Effectivement, c’est un lieu commun de dire que « la spéculation est
vieille comme le monde », une sorte de « mal nécessaire », etc…
Et donc, selon lui, qu’elle n’aurait aucune incidence particulière dans le
contexte banco-centraliste actuel : « Ou [ceux qui voyaient] que ces QE renforçaient la spéculation sur les
marchés boursiers se trompaient encore. La spéculation est inhérente à la
nature de l’homme, l’homme cherche toujours à faire des gains ; sans cette
volonté de placer, d’investir en Bourse, dans des projets et ailleurs, il n’y a
pas d’économie. » Déjà, le tour de
passe-passe commence avec le fait de mettre « dans le même sac » tous
les types d’investissements, histoire de « noyer le poisson » !
Alors qu’il est particulièrement
caractéristique que la « remontée » des bourses mondiales, et du Dow
Jones US en premier lieu, a commencé précisément au moment même de la décision
d’arrêter presque complètement l’économie productive, autour du 20 Mars 2021
(Le 17, en France). Cette remontée spectaculaire est donc par définition l’antithèse
d’un investissement productif, comme on peut le voir sur ces graphes, en
projection sur 1 an et sur 5 ans.
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Cette remontée et les
cours records qui ont suivi sont donc bien un effet direct des nouveaux QE
décidés précisément au moment de ce confinement brutal.
Ce que l’auteur « oublie »,
et là aussi délibérément, vu son affiché niveau de connaissance, c’est donc de nous
expliquer le lien direct entre dette publique et privée : les QE font flamber les cours de bourses au « pire » moment de l’économie, ce qui
« garantit » les fonds propres des entreprises, en termes de ratio de
solvabilité et leur permet donc de s’endetter, auprès des banques, certes, mais
qui se trouvent précisément refinancées directement par les QE, en tant qu’intermédiaires
des dettes publiques entre les Etats et les Banques Centrales, qui tiennent
ainsi sous leur coupe non seulement les Etats et les banques, mais aussi les entreprises, en
termes, vitaux, de niveaux de fonds propres !
Et l’auteur a même le
culot de conclure en nous parlant de « la main invisible d’Adam Smith »,
qui, historiquement, est celle du « marché », alors que celle qu’il s’acharne
à nous refiler, en réalité, c’est bien « la main invisible des
Banques Centrales » !!!
Son « art de la
guerre », en fin de compte, c’est bien plutôt celui de se moquer de ses
lecteurs !
Luniterre