@sylvain
Le boucher Thiers avait fait ses preuves en matière d’opportunisme
à trois bandes :
- Il avait contribué aux Trois Glorieuses et joué
un rôle important dans la mise en place de la monarchie de Juillet. Député,
plusieurs fois ministre et deux fois président du Conseil., il se déclarait partisan
d’une « monarchie constitutionnelle » dans laquelle « le roi règne,
mais ne gouverne pas ».
- Après la révolution de 1848, il s’était rallié à
la République et était devenu l’une des figures du parti de l’Ordre.
- Opposé au coup d’État du 2 décembre 1851 du
futur Napoléon III, dont il aavait appuyé la candidature à la présidence de la
République en 1848, il ne s’était pas rallié au Second Empire, mais avait été
élu en 1863 à Paris où il était devenu un des principaux orateurs de
l’opposition dite « libérale » et s’était opposé à la guerre
franco-allemande de 1870.
- Fort de cette prise de position, en février
1871, après la chute du Second Empire consécutive à la défaite de Sedan, il est
devenu « chef du pouvoir exécutif de la République française », c’est-à-dire à
la fois chef de l’État et du gouvernement, et a négocié le traité de paix avec Bismarck qui l’a aidé à réprimer dans le
sang l’insurrection de la Commune, et c’est par la loi Rivet qu’il est
devenu président de la République en 1871.
- Il a été mis en minorité en 1873 par les
monarchistes, majoritaires à l’Assemblée nationale, et il a du démissionner, mais
il a en effet bien entourloupé tout le monde avec à une alliance de la droite
orléaniste libérale et des républicains modérés dirigés par Gambetta qui a
débouché sur la Troisième République.
Depuis 1789, la république n’a pas été un long fleuve
tranquille en traversant le dix-neuvième siècle.