@Durand
Merci pour cet excellent documentaire, que Mme Cheverney pourrait voir et qui éclaire les mentalités des différents acteurs.
Personnellement, c’est quand j’ai pu lire les livres de Larteguy (et j’ai du attendre mes 45 ans, avant ça m’était impossible) que j’ai compris la vision des militaires français dans cette guerre, et comment cette vision découlait des évènements de l’Indochine.
Les héros de Larteguy sont à l’image du capitaine Léger, et ce qui m’apparaît aujourd’hui, c’est qu’ils ne se trompaient pas tellement sur la nature profonde du FLN, c’est à dire sur ses faiblesses. En bref, dès lors que le FLN n’avait pas hésité à massacrer des partisans de Messali Hadj (pourtant patriotes algériens convaincus), alors les mêmes purges pouvaient être « orchestres » au sein même du FLN.
Et je crois que c’est la grande leçon de ce conflit algérien, qui est qu’une indépendance obtenue à ce prix (le massacre de toute une intelligentsia patriote) oblitère le développement futur de ce pays.
Ce message, je l’ai lu de la plume de Germaine Tillon, autre grande figure française, qui a dit vers 1956 aux révolutionnaires FLN à peu près la même chose, en résumé : « vous êtes purs et désintéressés, mais vous allez mourir et ceux qui vous remplaceront ne le seront pas... ». Je pense qu’elle avait vu jute et très profond.