En fait, c’est la crainte dangers supposés de la
surpopulation liée à l’explosion démographique qui est à l’origine du mouvement
écologiste apparu dans les années 60. Les héritiers de Malthus prévoyaient de grandes famines pour les années 1980 du fait
de la forte augmentation de la population mondiale. Même le Club de Rome de
faisait de la croissance démographique la cause majeure de la « crise »
environnementale.
Pourquoi cette question est-elle passée au second plan dans
le discours et les politiques écologistes. La principale raison est politique,
comme d’habitude. Les politiques dénatalistes ont souvent été associées à l’eugénisme
pratiqué par le nazisme et certaines actions plus récentes comme celle menée en
Inde ou la politique chinoise de l’enfant unique ont été présentées comme des crimes
et « atteintes aux droits de l’homme », ce qui, en fait est une
approche idéologique fondée sur la morale chrétienne qui est au cœur des
conceptions du libéralisme occidental.
Mais la pire hypocrisie est la proposition d’une « transition
écologique mondiale » sans accélération de la « transition
démographique » (cf Permis de procréer, d’Antoine
Bueno) qui prétend concilier dénatalité et droits humains par
l’accès pour toute femme qui le souhaite à une contraception et le
développement de l’instruction des filles dans les pays du Sud, le tout financé
par les pays du Nord dans le cadre de l’aide à la transition environnementale.
Evidemment, comme le montrent les dernières péripéties
américaines pour le droit à l’avortement, les pays du nord, eux, doivent
continuer à procréer !