Bonjour @Gollum & JPCiron
« ... jusqu’à très récemment c’était une lecture littérale des événements bibliques qui était proposée par la chrétienté … »
De fait ! Mais ce ne semble être le cas que depuis la Renaissance, probablement sous l’influence de la Réforme qui privilégie tout à la fois une interprétation littérale et essentiellement moraliste du texte tout en réduisant l’effectivité du rituel et de la transmission sacramentelle à des niveaux presque exclusivement symboliques, comme par exemple en ce qui concerne le mystère de la transsubstantiation des espèces.
Au moyen-âge et en continuité avec la tradition hébraïque, puis kabbalistique du Pardès, une part au moins des lettrés catholiques perpétue l’interprétation à quatre niveaux des Écritures. Dans une telle perspective, les questions d’historicité du mythe importent au final fort peu : le discours mythique n’a pas à être interrogé dans la mesure où il est essentiellement destiné à alimenter les imaginaires individuels et collectifs de son cadre référentiel pour mieux édifier les consciences en les guider vers la Révélation et le salut des âmes.
A noter d’ailleurs, quand tout le rituel et l’accès aux écritures - étroitement limité aux manuscrits des copistes — s’opèrent exclusivement en latin, l’extraordinaire foisonnement, l’immense richesse et les trésors de sagesse que nous transmettent l’iconographie - architecturale, sculpturale et picturale pour ce qui nous en reste - médiévale développée par le génie de l’Occident Chrétien et visant tout à la fois à enseigner, illustrer, vivifier et perpétuer le mythe dans une société peu alphabétisée et où prédomine encore très largement la tradition orale.
Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations ! 