"Les pluies venaient toujours de
l’ouest et la peur de l’est."
On pourrait gloser sur ce constat à
propos de l’intervention décisive de l’armée rouge à la fin de la
deuxième guerre mondiale, mais peu importe, c’est en effet ce qui
est gravé dans les esprits depuis belle lurette.
C’est même la raison pour laquelle
l’ouest et l’est de Paris ne se ressemblent pas : le danger
venant de l’est, on y a logé la chair à canons pour qu’elle soit
sur place le moment venu.
Dans « l’inconscient collectif »,
l’est, c’est les mauvais souvenirs, les grandes invasions et les
guerres (curieusement, le long affrontement avec l’Angleterre est
refoulé, sinon effacé), alors que l’ouest, c’est l’espoir d’un
monde meilleur, l’Eldorado, la liberté tellemnt belle que nous,
français, avons tenu à marquer la porte d’entrée au far-west une
statue comme celle du colosse de Rhodes.
Certains historiens spécialisés dans
la géopolitique ont même fait observes que la « civilisation »
s’est toujours déplacée vers l’ouest (de la Mésopotamie à la
Grèce, puis Rome, puis l’Amérique, et jamais dans l’autre sens. Et
ainsi, donc, les mêmes faits de guerres sont perçus différemment
selon leur origine géographique : comme vous l’évoquez au
second degré (mais sans mettre de parenthèses, les occupants
viennent de l’est et les libérateurs de l’ouest.
Pourtant, le soleil se lève à l’est,
non ?
Et on peut toujours essayer de
reformater cette représentation, elle semble gravée dans nos
circonvolutions cérébrales.