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Commentaire de velosolex

sur Explication d'un texte de Fernand Braudel sur les modalités du temps historique


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velosolex velosolex 21 octobre 2022 18:25

Merci pour l’article. J’avais découvert Braudel dans les années 80, juste avant sa mort, alors qu’il écrivait « l’identité de la France », qu’il ne put finir. Mais les trois premiers tomes m’enchantèrent. Ils font partie des rares bouquins que j’ai gardés de cette époque. J’étais jeune, et sans doute que ce livre me marqua plus qu’à un autre âge. J’aimais alors Jean Giono, la géographie et l’histoire, et même l’art et la musique que je découvrais. Braudel mettait tout cela en musique. Il me donna la passion des autres historiens, tous ces serruriers qui ouvrent les portes de la compréhension.

A ses analyses très fines, il alliait un beau style, et un talent de conteur, quand il évoquait l’infinie variété des identités provinciales en évolution, dans une France dont il disait que le chemin de fer avait fait davantage que la révolution française, quand au sentiment d’être Français. Si je le relis maintenant je pense que je retrouverais avec charme ce regard avec émotion, et celui même que j’étais alors, comme une photo qu’on retrouve, mais sans doute que cela paraitra surrané, nous en disant autant sur le paysage d’alors, que sur l’identité de la France en elle même, qui a bien changé depuis cette époque. Une époque où Mitterand avait encore choisi un paysage rural avec un clocher à l’horizon, comme affiche électorale, « la france tranquille », presque éternelle....Voilà que la météo et la mondialisation bouleversent nos paradigmes, et ces deux mouvements se potentialisant vers quelque chose de mortifère, sur fond d’extinction des espèces, et de destruction des frontières, qui fut un leurre.... Le monde est non seulement clos maintenant mais il se rapetisse, s’uniformise, au fur et à mesure que la vitesse augmente, et se révèle de plus en plus difficile à appréhender, dans cette potentialisation des effets, que personne ne semble maitriser. 

Les formidables« piliers de la création », photographiés par le teloscope Hooble m’ont fait penser aux colonnes d’Hercule de la mythologie Grecque. Nous n’avons plus guère ces grands guides. Aron, Sartre, Foucault, Braudel et consort. Tous sont morts. Sans doute y a t’il encore des penseurs, mais plus de phares. C’en est fini peut être de cette croyance un brin binaire au progrès, sur fond de grand soir. 


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