L’équation sur laquelle repose
l’économie de marché est insoluble :
- faire toujours plus de gains de
productivité en réduisant les coûts de personnel.
- produire toujours plus pour vendre
plus et « faire de la croissance ».
Cet énoncé ne tient pas compte du
fait que les coûts de personnel que l’on réduit dans le premier
terme de l’équation sont aussi les salaires, donc le pouvoir
d’achat, dont on a besoin dans le second terme.
C’est l’endettement qui permet de
maquer temporairement cette incohérence. Mais vivre à crédit n’a
qu’un temps. Un jour ou l’autre, il faut payer l’addition et les
intérêts. Le retour à la réalité s’appelle « austérité »
ou « rigueur, accompagnés d’un appel à »se serrer les
coudes"..
Du coup, le système « libéral »
risque de s’étouffer puisque le second terme de son équation est
compromis par un reflux de l’endettement et la contraction des
salaires. Et le plus abject, c’est que le phénomène s’amplifie
mécaniquement pour maintenir et même développer la rémunération
du capital.
Dans ces conditions et pour les
banquiers qui, actuellement contrôlent aussi bien le pouvoir
politique que le pouvoir économique, la guerre est perçue comme une
alternative à l’austérité, mais elle présente l’inconvénient de
ne fournir la sortie de crise qu’aux survivants. Alors, le spectre du
cataclysme est utilisé pour faire accepter aux populations de payer
les dettes de ceux qui se présentent comme leurs « créanciers »
alors qu’ils sont leurs « débiteurs ».
La condition nécessaire mais pas
suffisante pour sortir de ce piège serait de (re)mettre en place une
régulation des marchés financiers et des banques par l’état. C’est
justement ce que les susnommés rejettent en usant, pour le faire
admettre, de toutes les techniques de manipulation qui constituent la
« fabrication du consentement ».