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Commentaire de velosolex

sur Milan Kundera ou l'insignifiance des choses


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velosolex velosolex 4 novembre 2022 23:18

@Montdragon
Hesse fait partie de ces écrivains germaniques qui ont encaissé deux guerres, la montée du fachisme, et les autodafés d’Hitler. Que ce soit Hesse, Thomas Mann, ou Stephan Zweig, ces grands auteurs à la santé fragile, et un brin névrosés (on le serait à moins dans cette époque) ont écrit des oeuvres portant le poids de leur soufrance existencielle, et le poids de l’histoire de l’Allemagne.
Je situe « la montagne magique » de Thomas Mann, au sommet...C’est un livre que j’ai relu plusieurs fois, se passant à l’écart du monde....Mais les tuberculeux du sana de Davos où se passe l’action, sont en concordance avec les nouvelles de Zweig, avec ses héros sans cesse sur le fil du rasoir et de la dépression. Je recommande aussi les biographies que Zweig à écrit. Un genre où il excellait. Sans doute que les choix des personnalités qu’il étudie comme dans « Marie Antoinette », ou « Magellan » ne sont pas du au hasard. Ils portent des destinées tragiques, déterminés par l’histoire en marche. Le facteur de la destinée et du tragique est aussi au coeur de l’oeuvre Léo Perrutz, que beaucoup qualifieront de secondaire. Ce touche à tout, Mathématicien, et musicologue, écrivit pourtant des perles rares marqués par la farce et l’ironie du destin, souvent grinçant. « Le cavalier suédois » ou « Le judas de leonard » suffiront à vous donner de lire toute son oeuvre. Ce juif autrichien parvint à fuir avant l’holocauste, pour la Palestine. Mais il était dit qu’il devait mourir en Autriche, mais sur ses skis, après guerre...Voilà le résumé de ces livres : La predestination 
Zweig se suicidera, ne supportant plus le régime nazi, mais sans doute ses propres fantömes. ’le monde d’hier« , est son dernier livre, où il évoque les années de son enfance, l’espoir perdu d’un monde meilleur, d’une europe dont il révait avec Romain Rolland juste avant que la guerre de 14 éclate, et que l’histoire ne se répète encore plus tard avec la montée du nazisme
Herman Hesse a fait lui aussi des tentatives de suicide, qui sont au centre et marquent aussi la fin, de multiples nouvelles. Le nazisme et sa pensée sclérosée, ont fait sans doute bien des victimes, et la suissesse Annemarie Schwarzenbach, riche héritière, issue d’’une famille Prussienne, ayant des allégeances avec le nazisme, déprimée et toxico chronque, aura elle aussi une existence brève. Moins connue que les autres, cette jeune femme qui voyagea avec Ella Maillard, ( celle ci en fera le centre de son roman : La voie étroite) , a écrit de très beaux reportages sur les exclus, le new deal, et l’Afghanistan, s’attardant sur le sort des femmes, dans des textes qui restent étonnament modernes et visionnaires. 
Il semble que cette blessure existencielle, liée aux temps obscurs, débouche parfois sur des oeuvres où comme disait Celine, l’écrivain accroche sa peau au porte manteau.
La formule est beille, même si pour Celine, c’’est surtour la peau des autres qu’il accrochait ainsi.....J’ai lu tous ces auteurs dans les années 70,comme tant d’autres, car ils correspondaient à l’attente de cette génération, confrontés aux mêmes questions qui reviennent actuellement sur le but de l’existence.
Hesse était en fait un peu oublié, dans l’après guerre, et il a eu une seconde gloire. Je me souviens d’une nouvelle sans doute secondaire pourtant, mais qui m’avait marqué, au point de me faire évoluer, et changer ma vie d’orientation.  »L’ornière" Elle racontait la vie d’un jeune homme bohème, aimé des femmes et musicien gagnant sa vie d’un travail agricole à l’autre. Les années passaient. Les conquètes se faisaient plus rares. On lui refusait le logis. Vous devinerez la suite
L’influence que tous ces auteurs sera détérminante sur les écrivains des années 60 et 70. Les artistes sont comme des éponges. Ils prennent toute la violence et les contradictions d’une époque pour eux, et la mettent en représentation dans leurs oeuvres, comme Otto Dix le fit en peignant ses gueules cassées. Mais le breuvage parfois finit par les tuer. Les écrivains Russes d’aujourd’hui et de demain auront fort à faire. 


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