Déjà, je ne savais pas que la France avait rendu leur indépendance à ses colonies africaines - je veux dire en vrai, pas en apparence...

Ensuite, je ne savais pas que les Sédar Senghor, les Diop, les Mba ou les Césaire étaient noirs, voire « nègres » : je les ai toujours vus blancs, moi, comme sortis d’une machine à laver...

Enfin, je ne vois pas comment « l’abandon des colonies » (snif, snif), en soi, serait responsable de la main-mise des États-Unis sur la France et l’Europe d’aujourd’hui. Des accords secrets du temps de De Gaulle ? Soit. Et depuis ce temps-là  ?

C’est de toute façon trop vieux, il ne sert à rien de ressasser, même et surtout en sélectionnant des morceaux choisis. Impossible de revenir en arrière, il faudra vous accommoder de l’intégralité de votre mémoire. Sans tartufferies.

Pour résister au soft-power américain, il aurait fallu s’unir à la Russie et à la Turquie ou, à défaut de la Turquie, la triade Algérie-Maroc-Tunisie. Ah, et puis il aurait fallu avoir des couilles aussi face à l’Europe.

Ayant vécu quelques années en Afrique, dont l’Algérie, j’aurais effectivement confirmé que les pieds-noirs y étaient bien intégrés, tout particulièrement les juifs qui faisaient couleur locale. Mais ça n’était pas le cas d’une partie des Algériens, qui n’avaient plus leur mot à dire. Il n’y avait pas de demi-mesures : domestiques, ou collabos, point.

Les « citoyens de l’outre-mer africain », comme vous dites si joliment, étaient français, pas africains. Et ce qu’en pensait De Gaulle reflétait très exactement ce qu’en pensaient la quasi-totalité de ses contemporains, contrairement à l’utopique Levi-Strauss, et vous le savez parfaitement.

Ecoutez, Gerbi, votre conclusion est bonne, mais vous devriez tenter de ne pas tout mélanger. Ne pas prendre l’Histoire française pour l’Histroire africaine, pour commencer, et ne pas insinuer qu’il aurait fallu faire comme les Américains ou les Australiens avec leurs autochtones...