Il n’y a plus de pancarte dans les ruines, mais nous sommes bien à un carrefour de l’histoire. La montée du drapeau bleu et jaune au dessus d’un batiment public, fait écho à celui du drapeau rouge issé par quelques soldats soviétiques sur le Reichstag en ruines. L’époque glorieuse où l’armée rouge représentait quelque chose de grand, terrassant le mal, a fait place à cette armée d’agression pas différente aux soudards nazis ! Ils ont emporté les statues des villes, les ossements de je ne sais quel prince que les soviets fusillaient contre un mur, avant la révolution d’octobre.

Une bande de pillards décomplexés ! Ils avaient déjà fait main basse dans les maisons sur les ordinateurs portables, les manteaux de fourrure et les vélos des gosses. Le même barnum encombrant et stupide, trahissant la pensée des troupes mafieuses, que la grande armée Napoléonienne quittant Moscou, il y a plus de deux siècles ! Les Z en toc à la place des aigles dorés. Ils eurent moins de courage pour affronter les Ukrainiens survoltés, que pour culbuter leurs femmes et les enfants avant de les tuer.

Les gradés se sont sauvés en laissant leurs conscrits tous neufs se faire exploser,pour le prestige de la soit disant sainte Russie, sainte-nitouche osant parler de religion après avoir craché sur tous les commandements sacrés ! Mais une fois emporté le butin des pirates, ils se sont aperçus qu’ils n’avaient pas le temps de ramener le matériel militaire. Les ponts étaient coupés, il fallait marcher sur des œufs, et se mettre vite à l’abri....Eux qui il y a huit mois pensaient que la prise du pays serait une affaire de trois, quatre, huit jours au grand maximum !

Ils sont passés de l’autre coté de la gloire, du coté des nazis assiégeant Stalingrad. La ville de Kherson n’est plus qu’une sorte de caravansérail encombrée de mines antipersonnel et de centaines de camions et de tanks abandonnés au vainqueur qui saura en faire bonne mesure. Mais la chose la plus importante qu’ils ont abandonnée derrière eux c’est le sens de l’honneur, en bafouant les grands interdits, laissant des dizaines de milliers de cadavres dans la terre noire et les fosses communes en nombre ! Des milliers de crime de guerre comme seul moyen de sidération, autant envers les Ukrainiens que contre l’occident, pris tous uniformément pour des lâches et des dégénérés....

En voyant l’accueil des premiers soldats Ukrainiens, embrassés par les femmes en pleurs, Je pense à la libération de Brest, et à celle de Paris. Et puis au roman « sur le fleuve amour » de Joseph Delteuil, mais avec le souffle du feu et de la vision passé dans le camp Ukrainien. La Russie sent la charogne ! Même la congélation des idées n’empêche pas la puanteur ! Car la guerre n’est pas fini. Les orques se sont repliés. On ne sait comment cela va tourner, du coté des vieillards du Kremlin !

Encore quelques kilomètres de l’autre coté du fleuve, et leurs troupes verront derrière eux le tableau avec assez de recul pour mesurer un temps soi peu ce qu ’ils ont fait. Un tableau de Jérôme Bosch ! Ils se sont damnés pour deux ou trois générations. Poutine n’a pas vendu son âme au diable. Il ne veut traiter avec personne, et condamnera demain encore un peu plus son peuple, car il réalise bien petitement qu’il ne veut pas mourir, et mettra tous ses soldats en sacrifice offert devant lui  !