Mes
condoléances à Miou Miou en tout cas. Mais je n’ai pas envie
d’être trop élogieux. C’est contraire au principe de la vie. Si
j’avais beaucoup aimé « Raimbow for Rimbaud » son
premier roman, je me suis détourné de Teulé, par la suite
sans
doute facile et agréable à lire, mais dont la recette m’a
fatigué. Après « Mangez-le si vous le voulez », récit
horrible d’un cannibalisme de village. C’était l’indigestion.
Je suis devenu végétarien.
Ça
marchait à fond pour Jean Teulé en tout cas, à la tête de son
petit commerce de faits divers réchauffés sur le gaz. Un filon
littéraire ! Son éditeur doit faire la gueule, presque autant
que sa veuve, la meuf des valseuses, sur laquelle il avait fantasmé.
Comme moi d’ailleurs, et tant d’autres, à l’époque. On se voyait tous dans la DS volée aux bourges. Mais lui,
encore une fois avait eu de la chance. Il était passé de
l’autre coté de l’écran, comme dans le film de Woody Allen,
« La rose rouge du Caire ».
Teulé à t’il pensé écrire l’histoire
de la Brinvilliers ?...La fabuleuse affaire des poisons est un
régal à raconter, en passant d’une fiole et d’une princesse à
l’autre, avant que tout ce beau monde monte au gibet !Et quid
de François Villon ? On sait si peu de choses sur lui, que
beaucoup ont renoncé, de la peur de la page blanche. Tout de même,
j’ai été bluffé par le récit de Léo Perutz, qui avait fait d’une
pierre philosophale deux coups, dans son dernier livre : « Le
judas de Leonard » !
Teulé
fut sans
aucun doute un type
estimable,
et mériterait d’une biographie d’Assouline !
Loin de gratter ses croûtes, il ne fut pas très bavard sur la
sociologie des années 60, et n’évoque pas la façon dont il s’y
prit pour soulever le plafond de verre, à la façon d’Annie
Ernaux. Si elle a obtenu le Nobel, je ne vois pas pourquoi en tout
cas pourquoi Jean Teulé n’aurait pas pu l’avoir ; lui qui
n’a pas même fait les universités, et se vantait d’avoir eu de
la chance, et de faire de bonnes rencontres, exactement les
ingrédients qu’il faut posséder pour le prix Nobel de
littérature.
Issu
donc de
milieu populaire. Saint Lo, mère Bretonne. Père charpentier communiste, sa femme faisant des ménages.
Résultats scolaires médiocres. Alors qu’il est destiné à une
formation en mécanique auto, son prof de dessin repère son joli
coup de crayon, et va le préparer au concours d’une école de
dessin….. C’est ainsi qu’il a
commencera à faire dans la BD. Camus a été repéré de la même
façon par son instit, à Alger. Voyez comment va la vie, comme un roman parfois !
Savoir qui a repéré le talent de Vladimir Poutine ? Y a des
veinards quand même !
Une
fin un peu con, mais digne d’un roman à la Dumas : Quand le
héros ayant traversé tous les dangers et arrivé à bon port, meurt
au cours d’un bon repas. On peut pas toujours avoir de la chance.