1. Annie Ernaux : un engagement qui dérange par
Gisèle Sapiro ( 30/11/22)
Ce n’est pas toujours simple de percevoir la présence et
la détermination des porteurs occasionnels ou non de l’idéologie dominante qui tentent
de nous influencer d’habitude avec plus de discrétion. Un bel exemple ici. Une
belle pièce montée d’hypocrisie.
Extraits :
« Annie Ernaux refuse le rôle de l’oblat
contraint à l’allégeance à l’institution à laquelle il doit tout, elle
s’autorise à retourner le pouvoir symbolique qu’elle a acquis et les armes de
la culture légitime dont elle est désormais la dépositaire en tant que
professeure de français et écrivaine reconnue, pour comprendre et défaire la
violence symbolique de classe, ce qui requiert de se départir de ce que
Bourdieu appelait le « racisme de
l’intelligence ». Elle y est parvenue mieux que quiconque. C’est ce
qui est impardonnable.
Ces attaques ne mériteraient pas qu’on
s’y arrête si elles n’étaient proférées jusque dans un des hauts lieux de la
légitimité culturelle, France Culture, dans une émission de grande écoute. Il
s’agit de l’émission «
Répliques » du 26 novembre 2022, où Alain Finkielkraut a expressément
reproché à Annie Ernaux son manque de gratitude – forme suprême de la violence
symbolique qui signale la soumission et l’allégeance requises des dominées
(ici, la femme et la transfuge de classe) en contrepartie de leur admission
dans les coteries littéraires tenant le haut du pavé. Il faut d’ailleurs que
ces coteries se sentent profondément menacées dans leur pouvoir symbolique pour
atteindre le niveau de hargne qui s’est déployé librement au cours de cette
émission contre la première écrivaine française lauréate du prix Nobel de
littérature. »
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/11/30/ernaux-engagement
2. «
J’écrirai pour venger ma race et pour venger mon sexe » : le discours d’Annie
Ernaux, Prix Nobel de littérature 2022 (8/12/22) .
A
lire attentivement pour ne pas dire de bêtises.
https://linsoumission.fr/2022/12/08/annie-ernaux-discours-nobel