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Ariane
Bilheran et Vincent Pavan sont respectivement psychologue clinicienne,
docteur en psychopathologie et mathématicien, maître de conférences à
l’Université d’Aix-Marseille. Nous les avons rencontrés suite à la
publication de leur ouvrage :
Le débat interdit. Langage, covid et totalitarisme
Alexandre Penasse :
Dans votre ouvrage, vous indiquez que l’épisode sanitaire repose sur
deux axiomes : primo, la référence informatique de Nils Ferguson dans la
modélisation de l’épidémie ; secundo, la conclusion que la seule
possibilité de lutter contre la diffusion du virus consiste à diminuer
le nombre de contacts. C’était le début du « narratif ». Quid de cette
matrice dans laquelle on est rentré ?
Vincent Pavan :
Les simulations numériques de Ferguson vont justifier la prise de
décision, en particulier en France. Ferguson est un escroc introduit
dans le milieu académique, qui était déjà à la manœuvre à l’OMS en 2009,
au moment de la grippe H1N1. Ce fiasco était un peu une répétition
générale de ce qu’on a vécu avec le covid. Une commission d’enquête
nommée par le Sénat avait conclu à la fausseté de ses prédictions. À
nouveau, ses fausses simulations sont allées dans le sens des décisions
du gouvernement. L’épidémiologie ne se laisse pas modéliser. La
complexité dans la transmission du virus nous échappe complètement et
n’est pas susceptible de rentrer dans une épidémiologie « newtonienne ».
Le « sans contact » ne repose sur rien. Il a été utilisé pour séparer
les gens les uns des autres, imposer le masque et la « distanciation
sociale », faire cette publicité atroce de l’enfant qui va embrasser sa
grand-mère et l’envoie ainsi mourir à l’hôpital. Ce n’est pas un
problème sanitaire mais un prétexte sanitaire.
Ariane Bilheran :
Oui, la crise politique s’est manifestée par l’apologie de l’état
d’exception, une notion qu’on doit au philosophe Giorgio Agamben, qui a
d’ailleurs immédiatement réagi. Il nous explique que quelque chose
d’anormal se passe dans les États contemporains : au nom d’une urgence
réelle ou supposée, la proclamation de l’état d’exception permet de
suspendre ou supprimer nos droits fondamentaux. Ceci pose deux questions
: 1) A‑t-on le droit, au nom de la nécessité, de suspendre les droits
humains ? La philosophie politique y a répondu par la négative.
2)Lanécessitéenétait-ellevraimentune ?L’humanitéétait-elle vraiment en
danger de mort ? L’état d’exception est totalitaire, comme le nazisme,
qui fonctionnait par décrets mais jamais dans la logique du droit. Quand
les politiques commencent à interdire le débat, la controverse et les
avis divergents, nous ne sommes plus en démocratie. .........