Pour ceux qui croient en un Dieu créateur avec le
paradoxe un peu magique d’être créateur et éternel et qui le cherchent dans les
sciences de la matière, ils le trouveront toujours, presque que là, dans
l’inconnu qui est l’objet de ces sciences.
Ils pourraient aussi le chercher dans la condition d’être de l’homme qui
n’existe pas en dehors d’une communauté d’hommes et ils rencontreraient bien
des croyances sur dieu et les dieux qui ne sont pas moins inspirantes et
instructives que les présupposés de Platon. Qui nous renvoient à nos lieux et mode de
vie et à la relativité de nos équipements sensoriels et cognitifs et qui nous
font vivants, singulièrement vivants comme les autres êtres vivants,
singulièrement fragiles et dépendants aussi comme eux mais aussi singulièrement
doués d’une conscience spécifique qui n’est que la pointe émergée de la robuste
vie inconsciente qui nous porte. Nous sommes loin d’avoir fini de comprendre et
filtrer nos croyances que nous remplaçons progressivement par des savoirs qui contiennent plus ou moins
consciemment leur part de croyances et d’inconnu. Et au fond que signifie ici
loin et finir ? Ici l’anthropologie a aussi
beaucoup à dire me semble-t-il et il y a beaucoup à comprendre et apprendre avec la difficulté
de devoir relativiser ce que l’on croit savoir et ce que l’on désire croire.