Personne ne sera surpris d’entendre Poutine, dans sa fuite en avant, dire qu’il va renouer avec les essais nucléaires, ceux ci à charge bein sur de propagande, pour tenter de tétaniser les âmes faibles, dans la sérite « Retenez moi ou je fais un malheur ! »

Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide, disait Camus, dans " le mythe de Sisyphe. Depuis Oppenheimer qui a donné les clés de la bombe atomique, la question ne se pose plus au niveau de l’individu, mais à l’échelle des nations. Mais une sorte de cohérence, presente entre dirigeants des grandes puissances, faisant semblant d’être bien éduqués, excluaient l’hypothèse atomique. On se réunissait entre gens de raison, de temps à autre, pour conclure à la necessité d’engager un désarmement. 

La bombe H serait un gage de paix, au nom de la rationnalité. Personne ne serait assez fou pour lancer la première, sanctionné immanquablement par les autres en retour. Poutine inaugure quelque chose de nouveau dans le paysage, dans le sens qu’il nous donne, comme le chef mafieux qu’il est, petite frappe trop vite monté en graine, l’impression de vouloir jouer à la roulette Russe, si nous n’acceptons pas ses dépassements de la ligne jaune.

C’est en fait un manipulateur, dont les tours ne marchent que si nous acceptons d’y croire. Face à lui, la meilleure attitude est de fonctionner en prenant la voie la moins mauvaise possible, et en refusant que la Russie est prête à prendre le risque d’un retour de service. Ce qui est le parti de la rationnalité, la seule lumière qui peut nous guider, car elle a fait ses preuves. Le dilemme du conducteur de tramway, en est l’illustration.

Que doit faire un conducteur de tramway dont la voiture s’emballe, ayant le choix entre sauter en marche, ou dévier sa voiture vers la voie de gauche, ou celle de droite ? . Le meilleur n’est sûrement pas la fuite, mais utiliser la raison pour orienter le convoi vers la solution qui fera le moins de morts possible, en ne perdant pas son âme.