Extrait : Décroître ne signifie pas faire table rase des acquis de l’humanité quand ils se sont démontrés favorables aux humains et à leur environnement. Avant que la médecine se veuille « de pointe » dans tous les domaines elle a permis de comprendre beaucoup d’anomalies de fonctionnement des organismes vivants et parfois de proposer des solutions. Les progrès récents dans la compréhension de la santé environnementale, qui ont accompagné les dégâts dramatiques de l’agriculture productiviste et de la chimie alimentaire, démontrent l’intérêt de modes de vie plus sobres et libérés de l’industrie. La durée de vie en bonne santé a tendance à stagner désormais, voire à régresser (aux Etats-Unis) ce qui révèle la dégradation des conditions de vie (et pas seulement le tabagisme comme il est proclamé). Les pollutions de l’environnement, la dissémination dans l’air, l’eau, la nourriture de substances de toxicité inédite et dont les effets se cumulent montre que la médecine court après la santé, jusqu’à des thérapies géniques à plus de 1 million d’euros, une « solution » intenable à court terme...Si des artifices médicaux-techniques sont potentiellement capables d’augmenter la durée de vie, cette augmentation restera vraisemblablement très limitée (vers 120 ans ?) et ne peut en aucun cas permettre l’immortalité. De plus, il importe de parler de « vie en bonne santé » car la prolongation acharnée des grabataires ou des zombies ne saurait être une victoire humaniste.