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Commentaire de SPQR audacieux complotiste chasseur de complot

sur Ukraine, jour 367. Rétrospective et bilan d'un an de conflit


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https://reseauinternational.net/options-strategiques/

par Régis Chamagne

Alors que « l’Occident collectif » n’a pas de stratégie, qu’il essaie piteusement de réagir « le nez dans le guidon » à l’évolution de la situation tactique en Ukraine imposée par la Russie, celle-là même, qui possède de bonnes cartes en mains, a le choix entre au moins deux options stratégiques.

Je l’ai déjà expliqué dans un précédent article, un stratège résonne en termes de priorités (relativement à l’objectif qu’il s’est fixé) et de ressources. Il s’agit pour lui d’affecter les ressources aux priorités. Une option stratégique consiste donc à choisir le domaine d’action prioritaire et la voie qui vont le mener à l’objectif, les autres domaines d’action étant en quelques sortes en appui de cette « poussée principale ».

Quel est l’objectif de la Russie ?

Il suffit d’avoir écouté les discours successifs du président Vladimir Poutine, et du président chinois Xi Jinping, pour savoir que l’objectif stratégique actuel de la Russie, soutenue par le reste du monde hors Occident, est de mettre fin à l’hégémonie américaine sur le monde afin de construire un nouveau cadre pour les relations internationales : un monde multipolaire. Cet objectif existait depuis longtemps, au moins depuis 2008, parmi les pays des BRICS, de l’OCS ou de l’ASEAN, et était mis en œuvre progressivement à travers le développement pas à pas des échanges économiques entre ces pays et les pays du « grand sud », en dehors du dollar et du système d’échanges interbancaires SWIFT. En revanche, il n’était pas l’objectif initial de l’opération militaire spéciale. Il l’est devenu à cause de la bêtise des réactions occidentales. Pour cela, il faut revenir en arrière.

La surdité des « élites » américaines

Reprenons succinctement le fil des événements, d’après ce que je pense savoir :

En novembre 2013, l’Ukraine, qui est déjà liée à la Russie par des accords économiques, se tourne vers l’UE afin de diversifier ses relations, et s’entend répondre : « si vous voulez un accord avec nous, cassez complètement celui que vous avez avec la Russie ». Sous la pression de Vladimir Poutine, Viktor Ianoukovitch choisit son camp et maintient l’Ukraine dans la sphère d’influence russe.

En février 2014, les États-Unis, avec Victoria Nuland aux commandes, organisent un coup d’État à Kiev qui porte au pouvoir, entre autres, des partis néonazis. Les républiques du Donbass, Donetsk et Lougansk, font sécession. Un conflit armé s’installe dans le Donbass.

Après un an de combats, en février 2015, les parties signent les accords de Minsk, en présence de Vladimir Poutine, Angela Merkel et François Hollande. Ces accords, dont l’application doit être réalisée sous la surveillance de l’OSCE, prévoient l’autonomie des républiques de Donetsk et Lougansk.

Ils ne seront jamais respectés. Pire ! Récemment Angela Merkel et François Hollande on avoué qu’ils avaient été conçus pour gagner du temps et permettre d’armer l’Ukraine. C’est du reste ce qui s’est produit : armement de l’Ukraine, mise aux standards de l’OTAN, intégration des centres de commandement ukrainiens au réseau de l’OTAN. En parallèle, les lois promulguées par Kiev à l’encontre des russophones nous rappellent que l’esprit du nazisme n’a pas disparu.

Après presque huit ans de bombardements du Donbass par l’artillerie du régime de Kiev (on estime à 14 000 le nombre de victimes civiles) l’armée de Kiev amasse des troupes le long de la ligne de contact et l’intensification des tirs d’artillerie indique les prémisses d’une offensive. Quelques mois plus tôt, Vladimir Poutine avait tendu une dernière fois la main à l’OTAN afin de régler les questions de sécurité aux frontières de la Russie par la négociation. Peine perdue.


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