https://www.vududroit.com/2023/02/guerre-usa-russie-le-dos-a-dos-des-deux-oncles/
Par : Régis de Castelnaux
J’aimais beaucoup Georges Brassens. D’ailleurs j’aime toujours le très grand artiste.
Il y avait cependant une de ses chansons que je détestais. C’était celle des « deux oncles ». Celui qui aimait les Tommies et celui qui aimait les Teutons.
« C’était l’oncle Martin, c’était l’oncle Gaston
L’un aimait les Tommies, l’autre aimait les Teutons
Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts
Moi, qui n’aimais personne, eh bien ! je vis encore »
disait la première strophe.
Puis celle-ci qui poursuivait :
« De vos épurations, vos collaborations
Vos abominations et vos désolations
De vos plats de choucroute et vos tasses de thé
Tout le monde s’en fiche à l’unanimité ».
Je ne supportais pas, que l’on réduise la guerre contre le
nazisme et ses abominations à une rivalité entre le thé et la choucroute.
Peut-être parce que je pensais à mes oncles à moi. Va savoir.
Bon, Brassens
appartenait résolument à ce courant pacifiste, celui qui en amena beaucoup à la
sympathie pour Vichy comme les parents de Lionel Jospin par exemple. Voire à la
franche collaboration.
Le premier anniversaire de l’intervention russe en Ukraine a généré, et c’est fort normal, un torrent de commentaires où le « renvoi dos à dos »
confortable se taillait une place de choix. Cela dispensait de
l’analyse de l’événement meta-historique de l’affrontement entre
l’Occident et le reste du monde. La globalisation comme forme moderne de
la domination occidentale qui dure depuis cinq siècles est probablement
en train d’aller vers son terme et l’Ukraine n’est qu’un des théâtres
de cet affrontement. Et cela, concernés comme nous sommes, il vaudrait
mieux essayer de le regarder en face.