@moderatus
Molenbeek fait de fait partie intégrante de Bruxelles.
Suite à l’enrichissement colonial par le Congo belge sous Léopold II, de nombreux quartiers de ce qui était à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle l’alors banlieue bruxelloise (Anderlecht, Molenbeek, Laeken, Schaerbeek, Saint-Josse, Saint-Gilles, Forest, ... ) ont été richement construits par des architectes inspirés du symbolisme, de l’orientalisme et de l’art nouveau, ...
Après la deuxième guerre, ces quartiers à l’origine bourgeois étaient pour part devenus populaires, et ont du fait tant des loyers que du style architectural attiré les travailleurs immigrants en provenance du Maghreb, et tout particulièrement du Maroc où les industriels belges allaient massivement les recruter.
Donc oui, il existe à Bruxelles un certain nombre de quartiers et même de communes aux habitants de souche majoritairement maghrébine. Il y a certainement eu pas mal d’errements dans la politique d’immigration et surtout d’intégration des populations importées et plus encore d’« enracinement » des deuxième et troisième générations, et ce d’autant qu’à ce modèle de production important la main d’œuvre s’est — tout comme en France - désormais substituée la délocalisation des outils de production sous des cieux fiscaux et salariaux plus « cléments » pour l’investisseur, encore assortie de l’automatisation et l’informatisation des moyens de production, ce qui a eu comme effet pour les couches populaires — et tout comme en France - de substituer au prolétariat les actuelles galères du précariat.
Bien sûr, il existe à Bruxelles comme partout des frictions et tensions communautaires, mais l’histoire même de Bruxelles, située aux frontières entre cultures celtiques puis latines, et germaniques, successivement gouvernée par différentes maisons et lignées européennes (espagnole, bourguignonne, autrichienne, ...) est celle d’une longue séries d’immigrations et de métissages culturels successifs, ce qui lui offre malgré d’indéniables problèmes certains avantages dans sa capacité d’intégration, ... mais aussi le cas échéant à faire le ménage de ceux qui s’y refusent et crachent sur son hospitalité.
Perso, j’ai fréquenté à Bruxelles pas mal de quartiers populaires où — loin de ne concerner que les seules communautés maghrébines — la cohabitation ne posait pas réellement problème et se passait plutôt bien !
De mon point de vue, l’arrivée de l’€urocratie a été bien plus problématique, qui m’a comme bien d’autres contraint à l’exil d’une ville où il faisait bon vivre, ... car s’il est toujours possible de trouver des modus vivendi entre voisins de plus ou moins bonne volonté, contre la loi du fric et du profit, il n’en est point que je connaisse !
Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations !