Voici une traduction de cet article. je l’ai réalisée rapidement, donc mes excuses pour les approximations possibles.
Paris, 7 mars.
Dans les dernières semaines de la campagne présidentielle française, dominée par une socialiste protectrice et un conservateur sécuritaire, un troisième candidat a rejoint la tête de la course sur un thème très américain : laisser de côté les attitudes partisanes et en finir avec les fausses promesses des grands partis.
Le candidat, François Bayrou, politique de 55 ans, agriculteur et ancien enseignant de lettres classiques, fait campagne sur une option « ni-ni ». Remarquablement, cette stratégie semble marcher, en partie à cause d’une désillusion croissante envers les deux candidats favoris.
Le pourcentage d’électeurs indécis est plus élevé qu’à aucune élection présidentielle précédente depuis 25 ans. Entre 17 et 20% d’électeurs indiquent qu’ils choisiront Mr Bayrou lors du premier tour le 22 avril, indiquent les principaux instituts de sondages en France. Soudainement, il est devenu un prétendant.
Mr Bayrou n’est pas un nouveau dissident, mais il se présente comme un vrai centriste éprouvé tout autant qu’un rénovateur.
Après une année durant laquelle la droite de Nicolas sarkozy et la gauche de Ségolène Royal trustèrent l’essentiel de la couverture médiatique, les journaux de tous bords ont maintenant placé le « troisième homme » en première page. Il semble maintenant possible qu’il puisse coiffer Mme Royal au poteau et arriver au second tour le 6 mai.
« Les Français veulent un président qui les rassemble plutôt qu’un qui les divise, un président qui les rassure plutôt qu’il les inquiète » disait Mr Bayrou lors d’une interview sur la route d’Epinal, dans le Nord-Est de la région des Vosges. « La vérité profonde est que mon élection - car je crois que je serai élu - sera l’expression de la volonté des français de se redécouvrir eux-mêmes ».
La chose la plus surprenante dans l’ascension rapide de Mr Bayrou est qu’il ait été présent depuis si longtemps. Il concoura pour la première fois dans une élection locale en 1978, et atterrit avec un boulot au ministère de l’agriculture l’année suivante. Il fut élu pour la première fois au parlement depuis sa région natale des Pyrénées-atlantiques en 1986, et fut ministre de l’éducation dans les années 90. Depuis 1998, il a présidé le parti centriste, l’UDF, que son mentor politique, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, fonda dans les années 70.
Contrairement à Mr Sarkozy et Mme Royal, Mr Bayrou a même été candidat à l’élection présidentielle une fois, en 2002, où il reçu seulement 6.8 pourcents des voix au premier tour. Néanmoins, il a réussi à se présenter comme un recours pour les espoirs des abandonnés de la politique, un guérisseur et un réaliste.
« Je suis un démocrate, un Clintonien » dit-il, « je suis un homme de la troisième voie » ajout t-il, en référence à la vision du premier ministre britannique Tony Blair.
La campagne de Mr Bayrou a secoué les machines politiques des deux Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui raillent ce qu’ils appellent la naïveté de Mr Bayrou, que les principaux courants en France puissent se tendre la main. Les commentateurs politiques de droite comme de gauche ont critiqué son essai de recentrage vers la gauche comme trompeur, et son programme comme vague.
La droite essaye de l’attire de nouveau en son sein,. Le parti de Mr Bayrou a été affaibli, d’abord par le président Jacques Chirac qui créa l’UMP dans les années 90, puis par Mr Sarkozy après sa nomination à la tête du parti en 2004.
La gauche, pendant ce temps, dépeint Mr Bayrou comme un imposteur. L’ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius en a appelé à « démystifier l’opération Bayrou » et le présente comme un homme de droite. Mr Bayrou s’est distancé lui-même de Mr Sarkozy, en disant de son opposant qu’il fréquente les millionnaires pendant que lui fréquente les agriculteurs. Quant à Mme Royal, Mr Bayrou dit : « le modèle socialiste ne marche pas ». Son programme promeut la création d’emploi, des standards dans l’éducation, de meilleures conditions pour les banlieues, une réduction des dépenses du gouvernement, un budget équilibré et une Union Européenne plus forte, avec la France comme leader de facto.
Mr Bayrou a certainement encore beaucoup de choses à apprendre sur la façon de faire campagne. Lors d’une table-ronde avec enseignants et étudiants dans un institut technologiques à Epinal, il déguisa à peine son ennui alors qu’il écoutait les explications techniques sur les applications industrielles du bois. Il se gratta l’oreille gauche avec son stylo, s’avachit dans son siège, bailla et tritura les boutons de son téléphone mobile.
Quand le directeur de l’institut s’adressa à lui par son nom à un moment, il lui demanda poliment de prononcer son nom correctement : bye-roo, la façon dont il est prononcé dans son Béarn natal, et non bay-roo, à la façon des parisiens.
La campagne de Mr Bayrou a un côté improvisé. Le nombre total de personnel dans tous le pays tourne autour de 60, la plupart volontaires.
Dans l’avion de retour vers Paris, Mr Bayrou discuta en anglais de façon courante, indiquant qu’il avait voyage à travers les Etats-Unis, et qu’une partie de la famille de son épouse est américaine. (La tante de sa femme se maria avec un soldat américain en Chine après la seconde guerre mondiale, et s’installa à Des Moines. Les familles demeurent proches).
S’il pouvait vivre aux Etats-Unis, Mr Bayrou indiqua qu’il vivrait dans les grands espaces du Montana. S’il pouvait voter en 2008 aux élections présidentielles américaines, il aimerait pouvoir voter pour Al Gore. Mais Mr Bayrou appella la guerre menée par les américains en Iraq “la cause du chaos” dans la région, et critique les Etats-Unis pour ce qu’il appelle le modèle « de la survie du plus fort », où les gens sont conduit à gagner le plus d’argent possible, où les universités sont incroyablement chères, et où les familles des classes moyennes ont des difficultés à joindre les deux bouts.
Catholique pratiquant et père de 6 enfants, Mr Bayrou veut être reconnu comme un intellectuel, et est particulièrement fier de sa biographie du roi populaire Henri IV « ce fut un énorme best-seller ! un best-seller ! » dit-il dans l’avion.
Elisabeth, son épouse depuis 35 ans, maintien une vie privée dans la ferme familiale, à l’écart de la politique.
Effectivement, dans un document sur Mr Bayrou retransmis en février sur France2, Mme Bayrou expliqua de façon directe : « Je n’aime pas la pratique de la politique. Ce n’est pas ma personnalité. ». Mr Bayrou, dont le père fut tué quand il tomba d’un engin agricole, aime à cultivar son image d’agriculteur et d’éleveur de chevaux. Dans ce reportage de France2, il fut filmé conduisant son tracteur vert dans son champ, les Pyrénées en arrière-plan.
La stratégie semble fonctionner. « Je viens de la campagne et j’apprécie que Bayrou vienne aussi de la campagne » dit Hervé Thieblemont, le propriétaire de 41 ans du café-tabac à Epinal. En 2002, Mr. Thieblemont vota pour le candidat d’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen, mais cette fois, il penche vers Mr Bayrou.
D’autres demeurent non convaincus.
« Ils sont tous un peu trop prétentieux » dit Sandrine Colson, une employée de 36 ans dans une boutique d’alimentation à Epinal, qui déclare vouloir voter blanc. « Cela semble toujours super, trop facile avec eux. Mais bon, tout cela n’est que paroles. Bayrou, il est à droite ou au centre ? ».
La décision finale pourrait reposer sur le vote des indécis. D’après le sondage de l’institut d’opinion CSA du 28 février dans le Parisien, 45 pourcents des électeurs français n’ont pas encore décidé pour qui ils voteront. C’est le score le plus élevé depuis l’élection de 1981, et le double de celui des indécis de 2002. « Le clivage droite-gauche ne fonctionne plis de la même façon qu’avant » déclare Stéphane Rozès, le directeur du CSA, au Parisien. « La montée de Bayrou en est le reflet ».
Personnellement, j’ai appris deux choses dans cet article :
- Que Bayrou a eu un coup de barre à Epinal (vu la campagne de folie que mènent les candidats, pas étonnant... en général Bayrou est réputé pour son écoute).
- Que Bayrou parle parfaitement l’anglais, un bon point pour un futur président...
02/04 09:50 - jrev
Très juste Shawy, pour avoir lu l’original, la traduction est un peu orientée. Il me (...)
30/03 13:54 - Pouet
Ma réponse à celui ou celle qui à pondu cette virulente diatribe : Faire suivre... Au fait ce (...)
28/03 22:03 - Pouet
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28/03 19:34 - pouet
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27/03 13:25 - shawy
Je trouve a très limite (en terme d’honnêté intelectuel) de retranscrire l’article (...)
25/03 20:20 - PierreMF
Ce que j’ai voulu pointer c’est que des phrases ont « disparu » dans la traduction (...)
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