Ok avec vous : évidemment, un Président de la République étant celui qui fixe le cap, un candidat doit avant tout
proposer une série d’axes prioritaires, avec quelques exemples précis d’actions essentielles.
Sarko a d’ailleurs récemment (jeudi dernier à Nantes récapitulé ses priorités : travail, logement, autorité, éducation (dont l’enseignement supérieur) et immigration. Ces thèmes, qu’il martèle depuis maintenant longtemps, sont bien
On vote pour un homme et un programme, dont les thèmes et éléments essentiels tracent un cap.
[Par ailleurs, les institutions resteront nécessaires même à un Président éventuellement élu avec un programme archi-précis : définition du calendrier et, surtout, des modalités de mise en oeuvre. Mais bon, votre question est bien théorique car jamais un programme gouvernemental ne règlera à l’avance tous les détails de la vie quotidienne !]
Vous semblez considérer que le rôle président-chef tout puissant serait Sarko alors que Bayrou serait le « guide »...je vous invite alors à relire les propositions de Bayrou à ce sujet : « C’est au Président de déterminer et de conduire la politique de la nation. C’est au gouvernement de mettre en œuvre cette politique. Le Premier ministre doit redevenir le premier des ministres, il organise et coordonne. Mais le chef du gouvernement est le Président, élu par les Français pour gouverner. ». Il propose de réécrire l’article 20 de la Constitution : ce n’est plus le Gouvernement mais le Président qui détermine et conduit la politique de la Nation, le Gouvernement se contenant de la mise en oeuvre... La situation sera croustillante en cas de cohabitation : blocage total de notre pays assuré.
A la différence de Sarko, il ne propose même pas de démocratiser le pouvoir de nomination du Président de la République...
Cf aussi cet article.
Comme Sarkozy, il propose de rompre avec une tradition très ancienne de la République en permettant au Président d’accéder à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Deux conceptions très différentes de la fonction, en effet. Derrière les postures, la réalité du projet est donc un Bayrou favorable à l’exercice très personnel du pouvoir et à l’ascendant présidentiel.