@Laconique
Il ne me
semble pas que la démarche qui porte le talmud puisse être réduite à absolutiser
ou sacraliser un texte. Ceux qui y ont pu y croire se sont bien fourvoyés. Pour
l’islam, je ne sais pas, mais c’est une religion jeune encore prise en son sein
dans des guerres de religion chaudes. C’est terrible cette démarche d’autonomie
de la pensée , certes circonstancielle et asymptotique, de l’être humain,
qui ne s’arrêtera qu’à sa disparition si on en croit le savoir qu’il a accumulé
jusqu’ici. Du moins souhaitons-le.
Il n’y
aurait pas une petite contradiction philosophique dans cette affaire. Pas de
sacralisation du texte parce que le sacré suprême a joué de la variété des
langues. Qui est le garant du sacré suprême en toute humilité ? Cela bien
sûr n’enlève rien à la valeur culturelle, morale, personnelle et spirituelle que chacun peut trouver dans les religions.
« Le fait que les évangiles soient en
grec.... ceci éliminait d’office toutes les tentations d’absolutiser, de
sacraliser le texte, que l’on peut observer dans le judaïsme et dans l’islam. »
« Dieu a investi le grec, langue de
l’universalisme, de la perfection à la fois intellectuelle (philosophie) et
esthétique de l’homme, comme il avait investi auparavant toutes les tentatives
d’autonomie et de grandeur de l’homme (la ville, la royauté, etc.), pour faire
éclater avec évidence, au sein du domaine même de la révolte, que c’est lui qui
a finalement toujours le dernier mot. »
A noter,
notre universalisme n’est pas si universel que cela. Les travaux du philosophe
François Julien à propos de la langue chinoise mérite le détour.