@Gilbert Gosseyn
J’ai étudié la pensée de Feuerbach dans les années 70, en même temps que celle de Marx, de son ami Engels et celle de Lénine (son commentaire complètement débile de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel, si l’on peut appeler « commentaire » cette suite d’exclamations extasiées qui donne une piètre idée des capacités intellectuelles du père du « petit père des peuples »).
Pardonnez-moi, mais je trouve la « pensée », si l’on peut parler de « pensée » de Feuerbach extrêmement réductrice et pour le dire crûment, totalement indigente.
Cette vision du monde sans créateur, sans amour vrai (sinon l’amour abstrait du prolétariat), purement matérialiste, me glace jusqu’au plus profond des os, je ne comprends pas qu’on puisse la considérer comme géniale, elle a conduit tout droit à la destruction des églises en Russie et à la déportation et à l’assassinat des prêtres sous Lénine, puis Staline. « La promesse d’un monde meilleur avec le prolétariat considéré comme »classe messianique", quelle foutaise ! On a vu ce que cette pensée a donné. Je ne parle pas du communiste utopique, je parle du communisme réel qui n’a jamais fonctionné nulle part.
La position de thèse de Feuerbach est une pure et simple pétition de principe qui provient de sa conviction purement personnelle qu’il n’existe pas de principe suprême qui informe l’évolution de l’univers depuis le Big Bang jusqu’à l’homme, en passant par les plantes et les animaux, ce que dément toute la science moderne. Il est vrai que Feuerbach raisonne a priori comme un philosophe idéaliste (mais oui !) et se moque de la science et des sciences expérimentales, comme Sartre, Heidegger et tutti quanti.