Les violences policières servent le pouvoir :
1. Elles font diversion.
2. Elles sont imputées aux manifestants, ce qui permet de les salir.
3. Elles justifient de briment les manifestants en masse (pas seulement les fauteurs de trouble).
4. Elles dé-mobilisent la population.
Moins le gouvernement est légitime, plus il use de violence. L’augmentation vertigineuse de la consommation des munitions policières depuis quinze ans, est éloquente. Le recours accru à la violence montre que notre pouvoir (j’allais dire : notre régime) est à court d’arguments. À moyen terme, l’installation durable dans un cycle de décisions autocratiques et de violences policières, prépare l’opinion à l’avènement de l’extrême-droite (rappelons que le Rassemblement National a applaudi debout l’hommage gouvernemental le « travail » des policiers à Sainte-Soline). De la même façon que les plans de licenciement et délocalisations d’usines sont devenus si communs qu’on n’en parle plus, la macronie nous amène à l’extrême-droite en banalisant les décisions autocratiques et la violence policière, et en augmentant continuellement la dose. Le 49.3 vous choque ? En voici onze. 5000 munitions utilisées pendant un an contre les Gilets Jaunes, vous choque ? En voici 4000 en une demi-journée. Un jour viendra où l’un et l’autre ne feront même plus une brève dans les journaux. Si tout le monde a compris que l’extrême-droite au second tour est nécessaire pour faire élire Macron, je pense aussi que l’extrême-droite constitue le plan B de l’État profond… Pour les mêmes raisons qu’en 1930.