• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Réflexions du Miroir

sur Encore une pénurie d'enseignants...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 23 mai 2023 13:56

@Mélusine ou la Robe de Saphir.

Depuis plusieurs années maintenant, la Belgique fait face à une pénurie d’enseignants. Des jeunes qui se lancent dans la profession jettent l’éponge au bout de quelques mois ou années seulement. Il faut dire que le métier d’enseignant, quoi qu’en pensent certains, n’est pas toujours simple à exercer.

Pourquoi ?

1. « Des revendications légitimes »
« Je pense que le fait de vouloir un meilleur accompagnement des profs qui débutent est une revendication pertinente, et qui me semble réalisable. La réduction du nombre d’élèves me semble moins réaliste », entame Valentine, étudiante en didactique anglais-néerlandais. La réduction du nombre d’élèves par classe est cependant considérée comme primordiale par d’autres futures enseignantes. « C’est la revendication qui me paraît la plus importante. De plus en plus, on crée des classes d’une trentaine d’élèves ! Cela ne permet pas à l’enseignant d’être attentif au développement de chacun », nous dit Léa, étudiante en didactique français. « De par les stages que j’ai déjà effectués, j’ai pu me rendre compte - dans une moindre mesure - que les revendications étaient toutes légitimes. Si je devais en sortir une du lot, ce serait certainement celle de la réduction du nombre d’élèves par classe. Cette mesure profiterait à la fois aux élèves et aux enseignants. Elle mettrait donc en place un cercle vertueux pour chacun », ajoute encore Julie, future institutrice primaire.

2. Une profession de moins en moins prisée
Pour Léa, la cause du désintérêt pour la profession serait simple : « Le métier d’enseignant est victime des discours, pas vraiment justifiés, que formulent nos aînés à propos de la jeunesse. » Valentine rejoint son avis : « Je dirais que le fait d’entendre de plus en plus fréquemment des enseignants se plaindre des élèves, d’une génération difficile, n’aide pas à avoir une vision très positive du métier. »
D’autres causes pourraient être à l’origine de cette pénurie, selon Clémence. « On en demande de plus en plus aux professeurs : gérer des classes plus importantes, favoriser l’inclusion et répondre aux besoins spécifiques, créer des projets interdisciplinaires avec les autres enseignants en parallèle de nos cours », constate l’étudiante. « Émerge également de plus en plus cette notion de rendre des comptes avec les évaluations externes. Tout cela est assez stressant. »
Julie épingle également le manque de considération, de reconnaissance et de perspectives d’évolution. Des facteurs qui expliqueraient le désintérêt pour cette profession.

3. Des avis controversés sur le départ à la pension et le salaire
Sur l’âge de départ à la pension, les avis divergent. Il ne pose pas problème à Clémence, mais elle se pose tout de même des questions : « Quand va-t-on profiter ? C’est un métier épuisant, qui prend beaucoup de temps et il est vrai que le départ à la pension est tardif par rapport à la génération de nos parents. » Selon Léa, en revanche, le départ à la retraite arrive bien trop tard : « À 67 ans, on n’a plus la même énergie pour s’occuper des élèves. Et ce n’est pas la faute de ceux-ci : il faut que nous soyons disponibles pour eux de la même manière qu’à vingt ans. Physiquement, cela n’est pas possible. »
Puis il reste l’épineuse question salariale sur la table. Et là aussi, les avis diffèrent. Pour Valentine, qui admet ne pas être une experte dans le domaine, les enseignants bénéficieraient d’un salaire légitime. Mais pour Julie, en revanche, le salaire peut être un frein : « Il est clair que le salaire n’est pas très attractif. Celui-ci étant censé témoigner la marque de reconnaissance de la société pour l’effort et le travail que l’on met en place, ça ne donne pas vraiment envie de se lancer dans le métier. »


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès