@Luc-Laurent Salvador
Je ne fais que suggérer.
Une nouvelle religion se sert de matériaux mythologiques et ésotériques de
religions plus anciennes : il existe peut-être une chaîne entre la
Trimurti et la Sainte Trinité. Mais je suis incapable de comparer, la Sainte
Trinité étant à mes yeux trop tarabiscotée, ornithorynque (je n’ai rien contre
ces gentilles créatures à bec mou, pas mal venimeuses quand même, mine de rien).
Le polythéisme est d’essence et de fonction pas comparables au monothéisme.
Le monothéisme fournit un sens à sa vie, avec un dieu à suivre, le polythéisme
explique sa place dans le monde.
Le dieu souverain Hindou
est Shiva : en arrière-plan de la Trimurti, c’est le Nataraja, la danse de
Shiva. Il tape du pied, poum, poum, poum, ce faisant, il détruit et recrée le
monde. Dans le cœur de tous les temples
(des millions ?), les Hindous célèbrent le Lingam et le Yoni, la bite et
la moule (oui, oui…). Le lingam de Shiva est l’axe qui tape le cœur du monde,
le yoni de Shakti (Parvati, Uma…) fait des vagues concentriques harmonieuses,
comme les ronds dans l’eau, qui créent le monde : l’orgasme cosmique. Au
commencement était la Danse. Les couronnes de mandalas sont autant de
pulsations, créations progressives. L’Inde a même offert au CERN franco-suisse
un Nataraja géant installé dans la grande cour principale : la matière est
vibratoire, la particule élémentaire approchant la constante de Planck,
vibration en dessous de laquelle la matière et l’Univers ne sont pas possibles.
Les Hindous vénèrent Shiva, mais pas pour
aller chez lui quand ils seront morts : c’est l’enfer là-bas ! Son
monde n’est pas le nôtre, mais nécessaire au nôtre. D’ailleurs, pendant la
danse perpétuelle de Nataraja, Shiva
écrase de son pied droit le petit dieu Apasmara, ignorant, aux désirs
illusoires.
Les dieux polythéistes
sont les gardiens de l’ordre du monde, le panthéon a une hiérarchie indiquant
des générations, des couches d’arrières-mondes jusqu’à celle en surface, la
nôtre : aux humains de prendre place intelligemment sans déranger les
dieux.
Les cosmogonies anciennes
ont des histoires différentes, mais selon un narratif toujours le même :
du chaos au cosmos : du désordre à l’ordre, ou bien du sommeil, de la léthargie à l’éveil vers la complexité
harmonieuse, comme l’œuf cosmique ou bien le Noun, océan primordial étal,
inerte, d’où émerge Atoum, le démiurge.
Pour ces anciens, un monde parfait créé en 7 jours, boum, nickel chrome,
c’est insensé. La création du monde a été au contraire une lente gestation, avec
beaucoup de joies, mais aussi beaucoup de souffrances. Et comprendre les
raisons des dieux advenus, l’explication du monde, c’est comprendre soi.
Les 1, 2, 3, suite,
correspondent à des lois logiques de création et organisation du monde dont
nous sommes des créatures.
A vous, maintenant, de chercher des équivalences
avec la Sainte Trinité…