@SilentArrow
Je leur ai déjà fait le coup de « je suis le diable », mais j’étais plus jeune, je ne devais pas être le premier, et surtout : ils ne m’ont pas pris au sérieux. D’un point de vue psy, votre réaction comme la mienne alors, témoignent d’une systémie monothéiste toujours. Par empathie cognitive, nous nous prêtons à leur système, pour nous en débarasser. C’est à la fois ingénieux mais contaminé, et finalement irrespectueux. Pourquoi faudrait-il en faire des caisses devant eux ? A l’époque où du démarchage commercial avait lieu porte à porte, on mentait sûrement déjà sur le temps dont on disposait, mais on n’avait pas besoin de se gausser d’avoir des péchés à commettre ou d’être le diable. Pourquoi ce besoin de rejet, alors qu’il suffirait d’un refus ? Pourquoi ce besoin de moquerie ? Eh bien, parce qu’il y a un pacifisme légal-christique des chrétiens, en l’occurrence Témoins de Jéhovah : nous sommes de la même civilisation. Je ne crois pas que vous pavaneriez devant, au hasard, des Frères musulmans : par crainte d’être taxé de xénophobe voire raciste, et par crainte d’être agressé, peut-être aussi par ouvertitude à l’Autre civilisation, singulièrement mieux respectée que la vôtre (j’évoque toutes les raisons, cochez celles dans lesquelles vous entrez). Mais, il est vrai, les Frères musulmans ne démarchent pas (encore ?) ainsi. De manière générale, si vous rejetez, c’est que votre intention va au-delà de la négation de la spiritualité : vous êtes dans une dénégation, vous êtes dans un refoulement, ou une forclusion. C’est malsain(t) or, malsaint (avec un T), c’est toujours saint dans son genre. Jacques Lacan en avait bien parlé, mais il s’imaginait qu’on n’en sortait pas si mes souvenirs sont justes — et, s’il s’imaginait qu’on en sort, tant mieux, mais on n’a pas besoin de l’invoquer ni de le lire non plus pour ça.