@Joséphine,
Ton « Califat de Lyon » m’a fait rire. T’as le sens de la formule. Chaque an je prends plus ou moins la même route. Moi le coeur se serre en passant par Argelès, où des miens furent internés dans un camp à l’odieuse concentration. Puis tu as la frontière, qui ne ressemble plus à rien, tu passes comme qui rigole, et commencent les centaines de kilomètres en Absurdie, la Catalogne. Et dire qu’il y a 30 ans je connaissais par coeur la Barcelone de Gaudi autant que les courses de levriers ( galgos ) de Badalona...
Mais là pas de halte, sauf pour chier sans tirer la chasse. Ca va mieux en passant l’Ebre, puis quand on arrive en région Valence, on respire fort, on est enfin en Espagne. Arret familial à Valencia, puis route vers Alicante, détour pour aller fouler le sable de la plage du Postiguet en centre ville, où j’ai appris à nager à 3 ans. Et la route des montagnes pour rejoindre notre appartement, et revoir de nombreux cousins.
Ensuite reprendre la route, jusqu’à l’ Andalousie, le berceau de notre famille, où on a une maison en ruines. Un village blanc, défiguré par l’immobilier. Les vieux qui te connaissaient sont presque tous morts, les jeunes que tu as tenu dans tes bras bébés ne te reconnaissent pas, mais quand tu dis qui tu es, leur maison est la tienne.
Pourtant je suis Espagnol et ils le savent, casier judiciaire vierge, jamais perdu un point sur mon permis, une belle maison que certains voisins m’envient. Intégration réussie. Au Bac de Français, les meilleures notes du département. 16 à l’écrit, 18 à l’oral.
Et j’assume ne pas avoir envie de contacts sociaux avec les magrhébins.
Ils ne sont pas comme nous.