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Commentaire de Grincheux

sur ZELENSKI à VILNIUS, le laquais parmi les princes de ce monde, mendiant il est arrivé, mendiant il repart


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Sirius Grincheux 13 juillet 2023 11:07

@Hervé Hum

je m’en suis tenu aux propos de l’intéressé lui-même :
 

« [...] Mais moi, mais moi... pourquoi suis-je ici ? Je vais bien vous étonner. Ce La Mettrie est un homme sans conséquence, qui cause familièrement avec le roi après la lecture ; il me parle avec confiance. Il m’a juré qu’en parlant au roi, ces jours passés, de ma prétendue faveur, et de la petite jalousie qu’elle excite, le roi lui avait répondu : »J’aurai besoin de lui encore un an, tous au plus : on presse l’orange et on jette l’écorce.« Je me suis fait répéter ces douces paroles : j’ai redoublé mes interrogations, il a redoublé ses serments.Le croiriez-vous ? dois-je le croire ? cela est-il possible ? Quoi, après seize années de bontés, d’offres, de promesses, après la lettre qu’il a voulu que vous gardassiez comme un gage inviolable de sa parole ! et dans quel temps encore, s’il vous plaît ? dans le temps que je lui sacrifie tout pour le servir, que non seulement je corrige ses ouvrages, mais que je lui fais à la marge une rhétorique et une poétique suivie, composée de toutes les réflexions que je fais sur les propriétés de notre langue, à l’occasion des petites fautes que je peux remarquer, ne cherchant qu’à aider son génie, qu’à l’éclairer, et qu’à le mettre en état de se passer en effet de mes soins ! Je me faisais assurément un plaisir et une gloire de cultiver son génie. Tout servait à mon illusion. Un roi qui a gagné des batailles et des provinces, un roi du Nord qui fait des vers dans notre langue, un roi enfin que je n’avais pas cherché, et qui me disait qu’il m’aimait ! Pourquoi m’aurait-il fait tant d’avances ? Je m’y perds, je n’y conçois rien. J’ai fait ce que j’ai pu pour ne point croire La Mettrie. »
Voltaire  Lettre à Madame Denis - Berlin, le 2 septembre 1751

Il n’y est pas question d’informateur, mais de précepteur désintéressé, initiateur aux subtilités de la langue français et de son « esprit » (les « mots d’esprit » étant un jeu très en vogue à la cour de Versailles). 

Quoi qu’il en soit, l’anecdote est à l’origine de l’expression « travailler pour le Roi de Prusse », c’est—à dire pour des nèfles, mais aussi se faire endormir par des malins qui vous utilisent sans contrepartie avant de vous mettre à la poubelle


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