suite
Question : Y a-t-il une entente entre les collègues russes, ukrainiens et américains en ce qui concerne le statut non-aligné de l’Ukraine ? Comme ce statut sera-t-il fixé ? S’agit-il seulement de la neutralité militaire ou la neutralité politique aussi ? Quelle est l’attitude de la Russie quant à l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’UE ?
S.Lavrov : Tout d’abord, l’Ukraine a adopté une loi sur la neutralité militaire et politique. Dans nos discussions nous avons fermement déclaré que le changement de ce statut sapera tous les efforts pour promouvoir la coopération et l’engagement constructif afin de surmonter la crise actuelle en Ukraine.
Je
ne sais vraiment pas ce que signifie la neutralité politique, je ne
suis pas sûr qu’elle puisse exister sans neutralité militaire. La
neutralité politique et militaire dans le dictionnaire politico-
diplomatique moderne signifie l’appartenance à des blocs militaires.
L’OTAN est un bloc militaro-politique, dans d’autres parties du monde,
il y a d’autres associations impliquant principalement les États-Unis.
Le fait que l’Ukraine a choisi la neutralité et la fixée dans son droit,
doit être respecté par tous, et il ne devrait y avoir aucune tentative
de la remettre en question ou de la rendre floue.
Nous
avons attiré l’attention sur les déclarations inacceptables que nous
entendons de Bruxelles, notamment du Secrétaire général de l’OTAN Anders
Fogh Rasmussen et son premier adjoint, Alexander Vershbow, qui ne
cessent pas de répéter que personne ne doit forcer l’Ukraine à être
neutre. Nous avons demandé à nos collègues occidentaux et responsables
de l’OTAN de reconnaitre leur responsabilité pour fomenter ce sujet à un
moment où il pourrait faire torpiller les efforts pour résoudre la
crise en Ukraine et autour d’elle.
Question : Aujourd’hui, l’Ukraine est en pleine mobilisation militaire partielle. On sait que près de 40 mille soldats russes sont massés sur la frontière à l’est de l’Ukraine. Il y a des rapports sur une augmentation du nombre de militaires en Crimée. Aujourd’hui, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’il espérait qu’il n’aurait pas à envahir l’Ukraine. Est-il possible l’introduction des forces militaires russes en Ukraine si ce pays ne mène pas une réforme constitutionnelle en ligne avec la vision de la Fédération de Russie ?
S.Lavrov : Tout d’abord, en ce qui concerne les troupes russes, ils sont sur notre territoire, et vos soldats mobilisés se trouvent, évidemment, sur leur territoire. La seule différence est que nos troupes n’agissent pas contre leur propre peuple, tandis que les vôtres sont mobilisés par des ordres illégaux afin de réprimer des manifestations de masse.
La
Crimée n’a aucun rapport, parce qu’elle a fait son choix, nous l’avons
reconnu et nous respectons l’opinion de la grande majorité de Crimée.
Aucune augmentation de nos forces armées ne s’y produit pas. Il y a une
base russe, où il y a un nombre d’officiers et de marins suffisant pour
son fonctionnement normal. S’il y a des rapports que le nombre de
troupes a augmenté, cela peut être dû au fait que la majorité des
militaires de la base de la Flotte de la mer Noire en Ukraine a choisi
la nationalité russe, et le sort de leur carrière militaire sera décidé
par la poursuite. Je vous assure qu’il n’y aura pas de troupes
supplémentaires sur le territoire de la Crimée ou de toute autre région
de la Fédération de Russie, qui contrediraient aux obligations
internationales de la Russie.
Quant
à votre dernière question, je ne suis pas sûr que nous comprenions de
quoi il s’agit. Nous n’avons aucun désir d’envoyer des troupes à
l’Ukraine, sur le territoire d’un Etat ami, où vit notre peuple
fraternel. Ceci est contraire aux intérêts fondamentaux de la Fédération
de Russie. Nous sommes certainement très préoccupés par les attitudes
discriminatoires de la part du gouvernement actuel envers la population
russe et russophone, envers la langue et la culture russe. Dans le
parlement on peut entendre des déclarations absolument dégoûtantes
lorsque les membres des partis de la coalition au pouvoir, appellent
publiquement les russophones des « créatures » et déclarent que ceux qui
parlent en russe, doivent être éliminés. Ce n’est qu’un des nombreux
exemples.
Nous
n’avons pas entendu aucune réaction de la part des leaders de la
coalition qui auraient rejeté et condamné des déclarations pareilles.
Par conséquent, je considère que nous tous devons contribuer au
changement de cette situation. La réforme constitutionnelle aura lieu
dans tous les cas - je n’en ai aucun doute. Nos partenaires américains,
qui ont une influence décisive sur les autorités actuelles à Kiev, nous
en avons assuré. Nous avons une compréhension que la tâche de la tenue
de la réforme sera mise en œuvre et les droits de toutes les régions,
les groupes ethniques, les minorités linguistiques seront assurés dans
sa cadre.
Question : Vous venez de parler de la réforme constitutionnelle et des droits des régions. Pourriez-vous préciser si le terme « fédéralisme » ou « fédéralisation de l’Ukraine » figure dans les documents que vous avez envisagé aujourd’hui ?
S.Lavrov : Nous n’avons pas utilisé les termes - ils peuvent être très différents : cela peut être une fédération, qui prend en compte les droits des régions, ou bien l’état formellement unitaire, où le pouvoir est autant décentralisé que même la fédération serait jalouse.
Je
le répète, nous partons du fait que le principal cadre conceptuel de la
réunion d’aujourd’hui consiste au fait que tous les participants sont
venus avec la compréhension de la nécessité d’envoyer un signal à toutes
les parties ukrainiennes qu’elles sont responsables de la sortie de la
crise actuelle. Si elles s’assoient et s’entendent sur la répartition du
pouvoir entre les régions et le Centre et sur la façon dont chaque
région pourrait protéger sa culture, l’histoire et la langue, assurer
l’égalité des droits pour les minorités, alors l’Ukraine sera l’Etat
fort que nous voulons tous voir, elle deviendra un pont entre l’Est et
l’Occident, ce qui contribuera à améliorer l’atmosphère dans l’ensemble
de la région euro-atlantique sur la base du respect des intérêts
légitimes de tous les Etats de la région.
J’ai
déjà mentionné qu’aujourd’hui j’ai présenté à nos collègues américains
et européens les documents envoyés par des représentants du Sud- Est,
notamment le « Parti des Régions », le conseil régional de Louhansk, le
mouvement récemment créé « Sud-Est de l’Ukraine ». Ils ont la vision assez
détaillée de la façon dont, selon les habitants du sud et de l’est du
pays, la nouvelle constitution devrait refléter les intérêts des
régions. Dans une déclaration adoptée aujourd’hui il y a un point sur
la nécessité de lancement immédiat d’un dialogue dans le cadre de la
réforme constitutionnelle, pour que toutes les régions puissent
communiquer leurs souhaits, qui ont déjà commencé à arriver. Maintenant,
c’est aux autorités de Kiev d’assurer le processus constitutionnel
inclusif et transparent.
17/07 09:30 - lisca
Au centre de la photo, l’épouse de Zel, en bleu, zyeute Macron. Il pense à Brigitte, (...)
17/07 05:38 - agent ananas
Ben Wallace, le ministre de la défense britannique (déçu après que sa candidature à la (...)
16/07 09:20 - zygzornifle
@chapoutier On parle beaucoup des nazis ces derniers temps mais j’aimerais bien que (...)
14/07 14:22 - Hervé Hum
@GoldoBlack Etre « sincère », ne signifie pas qu’on ne peut pas se tromper et jouer le (...)
14/07 12:25 - Hervé Hum
@Tolzan Je vous crois sur parole, mais je ne vois pas le rapport avec ce que j’écris. (...)
14/07 11:06 - chapoutier
@GoldoBlack tu es vraiment trop perspicace , tu aurais du jouer le rôle sherlock (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération